Zik et sagesse : « Ne tuez pas la liberté », dit Gnonnas Pédro aux gouvernants (vidéo)

« Ne tuez pas la liberté », c’est un des classiques du plus grand mélomane béninois du rythme salsa, Gnonnas Pédro. Ce titre, dans son contenu est riche d’une immense sagesse qu’il est utile de rappeler, surtout, par ces moments de crises sociales que traverse le Bénin.

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Le tube en question est une œuvre que les muses ont inspirée à l’artiste après qu’un de ses morceaux ait fait l’objet de censure par le gouvernement de l’époque révolutionnaire. «Ma chanson que vous avez aimée, ils ont voulu l’étouffer, mais grâce à mon opiniâtreté, je l’ai ressuscitée et ils ont applaudi».

L’artiste n’a donc pas cherché loin sa source d’inspiration qui s’apparente à la réalité que vit le pays aujourd’hui. La moindre marche de protestation est réprimée dans le sang. Sur la chaîne de télévision publique, il n’y a pas d’espace pour l’expression de voix discordantes à celles du régime. « Ne tuez pas la liberté » en cela, résonne comme une mise en garde, un rappel à l’ordre qu’il serait utile de faire écouter aux actuels dirigeants du Bénin.

«Un fou, des fois est utile au roi »

«Un fou, des fois est utile au roi ». Une autre pensée de sagesse que partage l’artiste avec son auditeur dans le même morceau. En clair, il est utile d’écouter un instant quelqu’un dont on a toujours méprisé les propos à cause de sa condition ou de son camp. Le fou, on le sait, malgré sa maladie, révèle des vérités insoupçonnables, lance des propos avec des vérités poignantes que même des personnes dites normales ou clairvoyantes n’ont pas l’audace de dire. Et Gnonnas lui-même le dit « Ne tuez pas la liberté, c’est mon slogan scandant la vérité ».

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«Il n’y a pas de mauvais citoyens»

Et bien voilà qui interpelle, une fois encore, les dirigeants actuels qui sont appelés à ne pas considérer tel ou tel autre comme ennemis de la patrie. Ce sont « les querelles politiques qui font de nous ennemi l’un à l’autre » a dit l’artiste. Et un regard sur l’actualité de notre pays le confirme. Des amis d’hier, divisés par les intérêts politiques, se regardent en chiens de faïence. Et dans un camp comme dans l’autre on s’accuse mutuellement de vouloir faire passer ses propres intérêts avant ceux de l’Etat.

«Le pardon » malgré tout

Le pardon, Gnonnas en parle également dans « Ne tuez pas la liberté ». C’est dire, et on ne peut le contredire, l’absence de pardon est un poison à la liberté. «Toi tu m’insultes, mais moi je pardonne » a-t-il dit, notifiant qu’il est un républicain au service de la patrie, quel que soit le régime politique. Et à ceux qui sont en exil politique, il dit quand la nostalgie du pays les prendra, ils peuvent toujours revenir car la terre est toujours là pour les accueillir. Formidable, dirait-on tout simplement de ce morceau, quand on sait qu’aujourd’hui, des Béninois sont obligés de fuir du pays pour ne pas subir des représailles tout simplement pour avoir émis des avis ou des décisions contraires à ce qui pourrait arranger un camp donné, actuellement jouissant de sa force.

La sagesse contenue dans ce morceau est si dense qu’il serait utopique de dire que tout y est dit. Pour l’essentiel, pas question de tuer la liberté dit Gnonnas Pédro, dont le titre est à méditer. N’est ce pas ?

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