Guéguerre gouvernement-Sodéco, intempéries, problèmes de transport et de logistiques. Les problèmes autour de la campagne coton 2013-2014 se multiplient et changent de natures au fil des mois.
Réussira, réussira pas ? C’est la question que l’on est de plus en plus tenté de se poser sur l’issue de la campagne cotonnière 2013-2014. Question légitime et opportune quand on tient compte des nombreuses difficultés que connaît la campagne.Problèmes d’égrenage, intempéries, mauvaises organisations. La campagne cotonnière 2013-2014, la deuxième gérée par le gouvernement depuis la suspension de l’accord-cadre entre l’Etat et l’Aic, est celle de tous les malheurs. Les mois passent. Les difficultés se succèdent. La toute dernière en date est l’insuffisance criarde de véhicules pour le transport du coton graine vers le port de Cotonou. Le chef de l’Etat était d’ailleurs hier mardi 25 février au port à ce propos. Boni Yayi est allé solliciter la contribution-payante- des transporteurs nigériens pour sauver le coton. « Les camions qui viennent du Niger, au lieu de venir vide, vous chargez et vous venez déverser ici (Port). Ils peuvent s’arrêter à Kandi et prendre des balles de coton. Ce n’est pas la force hein. On négocie et vous serez payés pour ça », a lancé le président de la République.
Signes inquiétants
Cette saison, le malheur du coton béninois a commencé les premiers mois de la campagne cotonnière avec notamment l’absence des pluies. On se rappelle que courant août 2013, le gouvernement avait été obligé de décréter une semaine nationale de prières pour faire tomber la pluie. Passé cet épisode, on est tombé dans celui du bras de fer entre le gouvernement et la Sodéco. L’égrenage était menacé. Boni Yayi et les siens ont fini par réquisitionner, à tort ou à raison, les usines de la Sodéco pour permettre l’égrenage à temps. Mais voilà. Dame nature n’a pas encore dit son dernier mot. Elle rentre à nouveau en scène via ses pluies précoces et inopportunes pour l’étape actuelle de la saison cotonnière. Lors du Conseil des ministres du 12 février, le gouvernement, conscient des menaces naturelles qui pèsent sur la campagne, a lancé un plan de sauvetage.
«…Le Ministre a présenté un plan de mobilisation générale et mis en place une organisation de tous les acteurs de la filière. Ainsi, sur instruction du Président de la République et sous la supervision du Chef d’État-major Général des Armées, les forces armées nationales apporteront leur précieux concours à la résolution des problèmes identifiés. Trois mille (3 000) militaires ainsi que des jeunes gens recrutés seront déployés sur l’ensemble du bassin cotonnier pour construire des hangars, aider au ramassage, au stockage et au déchargement du coton dans les usines. Les transporteurs offriront leurs prestations pour transporter le coton des champs aux marchés primaires et autogérer, de ceux-ci aux usines puis au Port Autonome de Cotonou. » C’est ainsi que le plan de sauvetage a été annoncé par le communiqué du Conseil des ministres.
Mais visiblement, les difficultés subsistent. Et les pluies qu’on avait tant souhaitées en août, s’annoncent de façon précoce en février. Au dire du chef de l’Etat, la production de cette campagne pourrait tourner autour de 400 mille tonnes. Ce qui est, a priori, une bonne nouvelle au regard de l’histoire du coton, première culture d’exportation au Bénin, ces dernières années. Cependant Il faut croiser les doigts encore quelques temps pour espérer fêter ce record. Mais diantre, pourquoi tant de «malheurs» pour gâcher la bonne affaire du gouvernement!