Le gouvernement et les responsables des confédérations et centrales syndicales s’étaient donné rendez-vous hier à l’Infosec, à Cotonou, afin de renouer avec le dialogue qui pourra permettre de décrisper la tension sociale caractérisée par la paralysie de l’administration publique.
Mais cette rencontre annoncée décisive a abouti à un flop. Et pour cause, les syndicalistes signataires de la grève n’étaient pas prêts à négocier en présence des représentants de l’Unstb et de la Csub, qui était jugée indésirables. La condition sine qua non affichée par leurs collègues de la Cstb, Cgtb, Csa-Bénin, Cosi Bénin, de la Cspib et de la Fesyntra-Finances, avant d’engager tout dialogue avec le gouvernement était claire. Pour Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou, Paul Essè Iko, Noël Chadaré, Laurent Mètognon et Christophe Dovonon, leurs collègues de l’Unstb et de la Cstb, qui ont de tout temps condamné leurs mouvements de grève et qui de surcroît ne sont pas signataires de la dernière motion, n’ont pas le droit d’assister à une telle rencontre. Ils ne comprennent pas comment des personnes qui ne se reconnaissent pas à travers les points de revendications pourront participer à leur négociation. « Si vous permettez à l’un d’entre eux d’intervenir dans la salle, alors vous avez suspendu la séance » a prévenu Pascal Todjinou. Mais Emmanuel Zounon, Secrétaire général de l’Union nationale des syndicats du Bénin (Unstb) et Jean Agossou, Secrétaire général de la Centrale des syndicats unis du Bénin (Csub), indexés par leurs camarades ont refusé de quitter la salle pour permettre à la séance de se poursuivre. « J’ai été officiellement invité par le ministre de la fonction publique. Je crois que certains de mes affiliés tels que les greffiers et les auxiliaires de justice sont aussi en grève… donc aucune force ne peut me faire sortir de la salle…. Je ne suis pas prêt à sacrifier la tête pour conserver les cheveux ». Le ministre du travail et de la fonction publique, Martial Sounton, en prenant la parole a reconnu avoir invité les responsables de l’Unstb et de la Csub. Mais il n’a pris aucune disposition pour obtenir leur retrait afin que la séance puisse se poursuivre. Les six autres confédérations et centrales syndicales ayant constaté l’obstination de l’Unstb et de la Csub, ainsi que la connivence du gouvernement, ont dû quitter la salle. Chacun étant campé sur sa position, les facilitateurs de la rencontre, notamment Nicolas Adagbè, président du Conseil économique et social, Joseph Gnonlonfou, médiateur de la République, et Moïse Mensah, haut commissaire à la Gouvernance concertée ont été obligés de mettre un terme à la séance. Et pourtant toutes les conditions étaient réunies, pour qu’on assiste à un dialogue entre le gouvernement et les responsables syndicaux. En face des syndicalistes qui étaient au grand complet, le gouvernement avait dépêché une forte délégation gouvernementale. On pouvait noter la présence de huit ministres notamment : le ministre d’Etat en charge de l’enseignement supérieur, le ministre de l’économie et des finances, le ministre de la fonction publique, le ministre de l’enseignement maternel et primaire, le ministre de la santé, le ministre de l’enseignement technique, le ministre de la justice et enfin celui de la famille. Ils étaient accompagnés de la directrice de cabinet et du secrétaire général du président de la République.