Représentants du gouvernement et responsables syndicaux se sont retrouvés hier à l’Infosec pour une nouvelle session de négociation sur la crise. Comparativement aux autres jours, les lignes ont commencé à bouger. Timide avancée. C’est ainsi qu’on peut qualifier le quatrième round des négociations gouvernement syndicats pour la fin de la grève générale dans l’administration publique depuis début janvier.
Ces négociations se sont tenues dans l’après-midi d’hier lundi 24 février, comme d’habitude, à l’Infosec à Cotonou. La bonne nouvelle est que cette fois, les deux camps ne se sont pas séparés dos-à-dos comme ce fut le cas lors des trois rencontres précédentes. Le gouvernement semble avoir mis une pause à sa stratégie du dilatoire. Pas de demande de moratoire, ni de création de commission encore moins de versement des doléances des syndicats dans les charges de la commission permanente de dialogue social. Au moins, des discussions, disons franches, ont débuté, même si elles n’ont porté que sur le premier des sept points de revendication des syndicats. Il s’agit de « la restitution des défalcations arbitraires sur salaires pour fait de grève.» « On a fait comprendre aux syndicats que la grève est illégale au regard de la loi sur le droit de grève au Bénin. Il y a toute une procédure pour aller en grève. La procédure n’a pas été respectée », a déclaré le ministre d’Etat en charge de l’Enseignement supérieur François Abiola, meneur de la délégation gouvernementale composée de six ministres. Ce qui justifie les défalcations sur salaires des agents grévistes. Néanmoins, selon le ministre d’Etat, le gouvernement a proposé aux syndicats la restitution d’un mois de défalcation.
Les organisations syndicales (Cgtb, Csa-Bénin, Cstb, Cosi-Bénin, Cespib et Fésyntra-Finances) voient elles, les choses autrement, même si on reconnaît une « timide avancée » et « le début véritable » des négociations. Quant à la grève, elle est qualifiée de légitime et légale. « Il y a eu une avancée timide », a déclaré Noël Chadaré, Secrétaire général de la Cosi-Bénin. « Le gouvernement a proposé de restituer un mois de défalcation. Pas question. Nous ne voulons pas de défalcations en 2014. En plus, nous voulons que le gouvernement prenne l’engagement pour la rétrocession des défalcations opérées en 2012 », a complété un autre responsable syndical. Les deux camps se retrouvent ce jour ou demain mercredi pour poursuivre les négociations .Evacuer le premier point et aborder les six autres.
Non à une année académique blanche
Des étudiants se sont fait inviter aux négociations d’hier. Ils y étaient pour faire savoir leur cri de cœur à autorités gouvernementales et responsables syndicaux. Une dizaine, « Syndicats-gouvernement : nous voulons reprendre les cours » est le slogan qu’ils ont scandé toute la durée des discussions. Sur leurs pancartes, on pouvait lire « Oui à une négociation urgente et fructueuse », « Nous exigeons une solution concrète de sortie de crise sans délai », « Non à une année académique blanchie ou invalidée ».