Après un séjour en France, Diane Morgyane Fadonougbo de retour à Cotonou, revient avec une surprise pour le public béninois. Dans un entretien avec elle, alors qu’on ne l’attendait plus dans l’univers musical béninois, elle fait un comeback avec un nouveau clip dont elle donne la quintessence.
Absente du territoire national depuis peu, tu reviens à Cotonou après ton séjour en France. Dis-nous l’objectif de ton retour au Bénin?
Je suis revenue à Cotonou pour un tournage de clip dans quelques régions de notre pays.
Kiinzah est donc revenue à la musique?
Eh oui. Déjà, jeudi passé mon dernier clip Kinzoh est sorti et est disponible sur la toile. Il n’est pas encore sur nos chaînes de télévision béninoise mais dès la semaine prochaine, ce sera chose faite.
De Zaakin à Kinzoh, explique nous pourquoi «Kinzoh» et quel est le lien entre ces deux noms qui reflètent une sorte d’attachement?
Kinzoh, c’est plutôt l’abréviation. L’expression complète en fon est «kinzo nan tchi» pour dire que le feu ou la flamme de l’adversité s’éteindra. Parlant d’éventuel lien, aucun rapport, dirais-je. Je fais l’étude des mots qui m’inspirent. Tout vient de Kiinzah qui veut dire trésor ou réconciliation. Zaakin n’est que l’anagramme de kinnzah et signifie «balayer l’impur». Kinzoh m’a été inspiré du prénom masculin et signifie encore trésor. Quand on le ramène dans la langue fon, ça me rappelle l’expression «kinzoh nan tchi », d’où le morceau en question qui n’est que pure conscience de tout ce qui nous mine comme maux en Afrique et au Bénin.
A cet effet, dis- nous, quel est le message essentiel de Kinzoh?
Nous savons aujourd’hui que l’aigreur et la jalousie manipulent beaucoup d’âmes et nous assistons à des querelles et guerres froides ou sourdes entre amis, entre voisins, entre collègues, entre Nations etc. C’est cela le message de kinzoh. Si nous pouvons nous humaniser davantage et considérer le prochain comme une partie de soi, comme un frère, une sœur en toute franchise et honnêteté, le monde sera plus heureux et plus beau. Donc c’est un message de paix pour étouffer l’aigreur des âmes qui consument des âmes sensibles.
En dehors de Kinzoh, tu as d’autres titres?
Oui. Bien évidemment. Vous avez Alitché ou ma destinée», « Azonlin »-en langue éwé- qui invite à poursuivre son rêve quels que soient les pièges que l’on vous posera sur votre chemin. «Malisha», le nom de mon Ong et un message d’espoir pour les enfants laissés pour compte et les femmes en situation difficile «Fêmi», une déclaration d’amour pour son bien aimé. «Awalé ou cri de détresse» pour parler des situations pénibles où la nature semble tolérer l’injustice humaine. «Mètowedé» pour dire en Afrique avant que le mal ne t’atteigne, faudrait forcément qu’un des mécréants fasse partie de ton entourage. «Neyé» un morceau en Djoula pour comprendre sa part de responsabilité quand tout bascule et qu’il ne reste que Dieu pour soi. « Iya», un message de soutien pour les personnes âgées que l’enfance ou l’immature jeunesse traite souvent de sorcières ou d’être pervers. «Unsé», un morceau de feat avec Sergent Marcus qui veut dire « j’entends tout ; même si je parais sourde ». «Yèmin» pour parler de l’hypocrisie des hommes. Leurs manies à ne pas dire toute la vérité quand ils rencontrent de jolies filles. Un message d’alerte ou de prévention pour les jeunes adolescentes qui succombent face aux paroles mielleuses des don juan. Et enfin «Unissons-nous», un message de paix. Voilà un peu le contenu de l’album Zakin.
Pourquoi c’est maintenant que tu fais la promotion de l’album depuis sa sortie?
L’album est sorti depuis le 26 mai 2012. Mais je n’ai pas fait la promo parce que j’ai dû prendre un peu de recul pour des raisons personnelles que je ne voudrais pas étaler.
A quoi s’attendre de ta part dans les prochains jours?
J’ai été invitée sur Afronigtht avec Serge Fatoh sur 3A télésud et Pheel pambou, sur couleurs tropicales avec Claudi Siar. Kinzoh passera sur «couleur piment» une radio parisienne du français Maxime Granier qui depuis vendredi l’a annoncé sur mon mur. Pareil sur Bbc Afrique et une Radio Allemande grâce à un confrère Richdeo que je remercie par ce biais.
Et à Cotonou, on aura quoi de toi pour ces quelques jours que tu passes avec nous?
Pour l’instant je suis sur un tournage, qui devrait prendre en compte quelques localités du pays à savoir les chutes du Kota, Ganvié, la Vallée de l’Ouémé et quelques endroits à Cotonou.
Quels sont les autres artistes qui sont intervenus sur l’album?
Il y a Olivier Tshimanga, Fifi Fender, Jean Adagbénon et José Helmar.
Kiinzah serait-elle en concurrence avec quelqu’un?
Sourire. Non, une passion ne se concurrence pas. Si j’ai dû renoncer à la musique pendant pratiquement 2 ans malgré les pressions de tous, c’est parce que la musique pour moi est vraiment une passion.
Un mot à tous tes fans?
Kiinzah revient.