Attention : Yayi passera, Talon aussi mais le Bénin restera

Le Béninois aime ce qui est beau, bien et bon. Il accepte d’en payer le prix. Mais ce qu’il ne faut pas lui dénier c’est le droit de se plaindre et de crier. Je me réjouis de trouver la réponse dans une maxime de mon pays natal. « On ne frappe pas un enfant et lui interdire les pleurs ». Et pourtant, Yayi qu’on dit avoir des liens dans cette aire géographique qui m’a vu naitre devrait le comprendre.

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En deux an (les deux premières de son premier mandat), Boni Yayi a semblé nous donné le goût de la politique, l’espoir qu’enfin le Béninois pouvait vaincre ses vieux démons. Mais c’était sans compter son appétit et ses envies de briguer un second mandat. Pendant ses deux premières années de mandat, il a remis le pays au travail. Et je ne vous appends rien. C’est au prix de la rigueur. Les visites dans les bureaux, le respect de l’autorité de l’Etat, l’obligation de rendre compte et j’en passe. Ma naïveté ne pouvait pas me faire douter de la bonne foi de l’homme. Mais quand ces mêmes qui ont servi tous les régimes ont commencé par lui dire attention à un second mandat, il a lâché prise et a commencé par vouloir plaire aux Béninois. Le résultat, je ne vous le fait vivre. Une fin de mandat catastrophique avec des scandales indignes de notre intelligence. Ceci ne l’a pas empêché d’orchestrer un Ko inédit. De cela, je ne souhaite pas parler. Car, les conséquences, on a vu le début avec une élection municipale en retard mais je n’ose pas prédire jusqu’où ça nous mènera. Et pendant ce temps, que fait-elle, Notre classe politique? A distraire les syndicats, la société civile et tout ce que le Bénin compte encore d’esprit sain.

Rien que le secteur privé

Je refuse d’être un assimilé à un camp. Mais il y a des propos et des réactions qui ne doivent pas laisser indifférents. La cherté de la vie au Bénin incombe à qui? Nous n’avons pas besoin des économistes pour comprendre la loi du marché qui se traduit simplement par la rencontre de l’offre et de la demande. Quoi de plus normal, mais quand il y a assez, les prix sont maîtrisés. Et rendons grâce à la nature de nous avoir accordé un territoire riche et bien arrosé. Je ne veux pas m’intéresser aux statistiques d’un  quelconque  organisme. Mais je me réjouis d’une chose. Au Bénin, personne ne dort à jeun et ne meurt de faim. N’en déplaise à ceux qui veulent prendre en pitié ceux qui, pourtant bien portant, s’adonnent à la mendicité. Ce n’est à l’actif d’aucun gouvernement, reconnaissons-le. Nos paysans n’ont jamais attendu un ministère en charge de la lutte contre le réchauffement climatique  pour aller au champ. Et si on pouvait leur épargner les  discours sur les actions du gouvernement, il gagnerait plus de temps à produire davantage. Mais je reviens à mes frères et amis qui attendent la fonction publique pour faire valoir leur compétence. Faire la promotion du secteur privé, c’est la meilleure chose à faire dans un système économique comme le nôtre. Mais je m’excuse et je préviens ceux qui seraient rattrapés par le discours haché qui est vite servi à tous ceux qui osent en parler.  Qu’ils veuillent m’en excuser ces esprits qui partageraient mon opinion. Politique et économie, secteur public et privé, n’en déplaise à ceux qui ne veulent entendre que ce qui flatte leur égo. Ce sont là des tandems de premier choix dans un système libéral.

Hommes d’affaires non promus

Je cherche à comprendre la nature de Yayi, car si je parle d’idéologie, je serais ridicule aux yeux de plus d’uns. Est-ce un libéral, un socialiste, un socio-démocrate, je n’arrive pas à le classer. Une fois encore éviter moi le raccourci de chasse aux opérateurs économiques locaux. Quand des dirigeants de pays que nous semblons copier partent en voyage, ils se déplacent avec leurs opérateurs économiques et en font la promotion. Les nôtres quand, ils y sont obligés prennent des pseudos opérateurs économiques. Ni notre patronat, encore moins nos chambres (commerce, agriculture, métiers) ne sont capables d’organiser des voyages ou des foires. Ne fuyez pas mon regard, vous savez d’où est-ce que tout ce qui agite  les uns et autres et fait la peur et la misère de millier de jeunes est parti. Un agent économique ça se respecte, il n’est pas à la merci d’un ministre ou d’un directeur qui le menace de retirer tel ou tel marché. Notre entreprenariat est louvoyé car, nous sommes tous sous l’emprise de l’immédiat. Les marchés publics, que ceux qui ne les guettent pas m’en excusent, mais un entrepreneur, il ne les court pas  après. J’ai été estomaqué quand certains doigtent le SMIG pour justifier  les revendications. S’il vous plait évitons les analyses trop simplistes. Comment détermine et calcule-t-on le salaire? Travaillons à augmenter la richesse disponible et réclamons le partage. Pourquoi veut-on comparer un pauvre type qui refuse de rester dans son Sokponta natal et cultiver la terre  à un cadre de niveau Bac + 5 qui gagne sa vie à Cotonou. Y a pas match excusé mon expression, mais je préfère prendre par là pour nous faire voir, la logique politique qui guide nos analyses. Quand un pays ne travaille pas, on ne peut pas augmenter les salaires. Et quand je dis travailler, je vous en prie oublier les pauvres paysans sans qui le Bénin ne peut se prendre en charge et sur qui pèse tout le poids de la paresse d’une administration trop lourde et peu efficace.

Ils passeront, le Bénin restera

Il n’y a pas corruption sans corrupteur ni corrompu et c’est là l’équation complexe. Quand la Sonapra allait dans le juron de Talon, nous étions là. Après qu’il l’a perdu, nous sommes là. Mais au moment où c’était bien, qui a parlé et osé prévenir que ça aurait une conséquence. Talon est en rage et utilise l’argument de l’emploi et manipule quelques individus qui refusent de dévoiler ce qui s’était passé. Les amis de Yayi, incapables d’analyse ne voient que l’immédiat.  Comment ramener la vie d’un pays à deux individus sous le seul et unique prétexte qu’ils ont de l’argent et le pouvoir. Une insulte à la mémoire de nous tous. Sont-ils plus intelligents que le premier paysan du Bénin ? Et pourtant lui, on ne le connait pas ? Personne ne va à sa rencontre alors qu’il nourrit plusieurs Béninois. Et les deux autres, que nous apportent-ils sinon qu’à nous stresser. Arrêtons, Yayi passera, Talon passera et le Bénin restera. Que ceux qui craignent pour ce pays vaquent à leur occupation et face bien ce qu’ils doivent faire. Nous avons vu Soglo, Kérékou I et II, Yayi I et sommes en train de voir Yayi II malgré nous et c’était pareil avec les autres. Mais Kérékou II a été pareil. Rien ne nous arrivera sauf ce que nous connaissons déjà. Le Bénin est unique et les Béninois se connaissent. Notre port et notre coton ne suffisent plus. Remettons-nous donc au travail sinon, nous n’allons jamais manger la politique et ceux qui alimentent ces débats y gagnent leur vie ainsi sans que la masse de ces populations détournées de leur activité au quotidien n’y saisissent rien.

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