Chronique sur la situation des sourds au Bénin

«La Surdite  ne doit pas être une fatalite», ce fut le thème de la journée Portes ouvertes au Ceg d’Akogbato le Jeudi 6 mars 2014.Le sort des jeunes sourds de nos écoles et collèges publics a l’épreuve des choix politiques et budgétaires.

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Le Ceg d’akogbato, première initiative de la part des pouvoirs publics en direction de cette catégorie d’ado ou de pré ado malentendants ou atteints de grande surdité, bien qu’elle soit louable  semble mal partie.

L’Etat emboîtait timidement le pas aux nombreuses expériences privées disséminées sur le territoire, principalement à Cotonou, pour apporter un début de solution à la problématique de la scolarisation jusqu’au BAC de cette catégorie de jeunes citoyens plutôt classée à part.

L’Association Repaix, Ortho France Bénin, Ortho Bénin soutiennent inlassablement sous diverses formes  depuis de nombreuses années les parents, les créateurs d’écoles et la seule structure publique jusque là, l’EBS de Vèdoko qui accueillent les sourds : soit par l’intermédiaire des parrainages d’enfants, d’accompagnements didactiques, de sorties et loisirs etc..

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Le but de la journée Portes Ouvertes qui a été initiée le 06 Mars 2014 par ces partenaires associatifs, en collaboration avec le directeur du Ceg d’Akogbato et ses supérieurs hiérarchiques en charge de l’enseignement secondaire, est de sensibiliser tous les parents  d’élèves et nos concitoyens confrontés à cette situation de handicap sur le fait que la Surdite ne saurait être source de marginalisation.

Durant cette journée les témoignages de sourds qui ont réussi et qui assurent, pour certains, la fonction d’enseignant dans le collège nouvellement créé est bien la preuve qu’ils sont comme tous les autres enfants et qu’avec un peu d’attention ils peuvent aussi réussir.

Les problème de la prise en charge globale des enfants sourds, selon la présidente d’ortho Bénin France, devraient pouvoir trouver des solutions avec l’arrivée sur le marché d’un certain nombre d’orthophonistes locaux formés et diplômés pour prendre en charge certains aspects de ce handicap.

A l’instar des expériences scolaires privées qui connaissent des fortunes diverses dans leur développement, ce nouveau Ceg a besoin avant tout de soutiens en moyens matériels, financiers et humains

-pour arriver à rendre ce collège accessible à tous nos enfants sourds

-pour alléger la charge des dépenses incompressibles auxquelles sont confrontés les parents, à tous les niveaux aujourd’hui

-pour démystifier résolument ce handicap qui ne devrait pas faire d’eux des sous hommes.

C’est ce qu’a bien admis le premier directeur du premier Ceg des sourds d’Akogbato en acceptant de s’impliquer dans l’organisation de la journée portes ouvertes, bien qu’il ait tenu par ailleurs à rester circonspect

-sur ses Difficultés au niveau des infrastructures : Espace non viabilisé, ouvert aux riverains et trop sablonneux pour permettre d’organiser une vie scolaire digne de ce nom, classes délabrées et impropres à accueillir des élèves, qui plus est, plus fragiles.

-sur l’état de son budget de fonctionnement dont la part insignifiante qui revient à l’Etat fait encore l’objet des tracasseries légendaires que vivent la plupart des collèges du Bénin, s’agissant d’une expérience aussi sensible, avec tout ce qu’on imagine comme difficultés pour prélever les contributions des garçons et bien d’autres pour l’hébergement et la restauration de l’ensemble de ces apprenants  

-sur les difficultés du recrutement et de la prise en charge des enseignants et du personnel de soutien, pour des sujets dont la spécificité devrait susciter plus d’attention et des dispositions  particulières d’intéressement etc..

C’est pourquoi le mot de fin de M. Amouye Zacharie «les Ong et les privés doivent nous venir en aide» doit être perçu non seulement comme un cri du cœur, mais surtout comme un aveu d’impuissance.

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