Correction de la Lepi au Bénin: l’opération handicapée par un manque de communication

Bientôt une semaine que le Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lepi) a lancé la première phase de la correction de la Lepi. La phase dite de l’audit participatif qui consiste à afficher la liste confectionnée en 2011, en vue de permettre aux citoyens d’aller vérifier leur identité et autres données pour une amélioration de l’outil. 

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Mais sept jours après le lancement de l’opération, on constate sur le terrain que beaucoup de choses n’ont pas évolué, faute d’une bonne sensibilisation. Les populations peinent encore à sortir massivement pour participer à la correction de cette liste électorale qui alimente à n’en point finir suspicions et polémiques. Il n’est pas rare de rencontrer sur le terrain des Agents locaux d’actualisation (Ala) désoeuvrés, humant l’air pendant une bonne partie de la journée, attendant avec impatience que les populations se décident enfin à sortir pour se faire confirmer ou enregistrer. Ils ne viendront certainement pas, puisque nombreux sont ces citoyens qui, interrogés, ne sont pas au courant du déroulement de cette phase de l’audit participatif. Et c’est en cela que réside le premier faux pas du Cos-Lepi, dans le cadre de cette phase active de la correction du fichier électoral. On note une forte carence en communication autour de l’opération. Pas de spots publicitaires ou de communiqués sur les chaînes de télévision ou de radio ; pas de messages insérés dans les pages des journaux ; pas de crieurs publics mobilisés pour alerter la population ; on ne note que quelques rares affiches positionnées par -à-coups, à travers la ville de Cotonou. Et pourtant, la logique aurait voulu qu’un spot annonçant et expliquant l’opération tourne en boucle, et en plusieurs langues nationales, sur la chaîne nationale principalement. Autour d’une question d’intérêt national comme la Lepi, qui pourrait avoir un impact direct sur l’état de la démocratie, il est inconcevable que de véritables actions de communication ne soient pas menées afin d’assurer un succès. A ce rythme, on se demande bien si le délai de 21 jours prévu pour cette phase de l’opération de correction pourrait permettre d’atteindre les résultats escomptés. Le Cos-Lepi doit prendre ses responsabilités, en mettant en place une stratégie efficace de sensibilisation, pouvant permettre de porter le message jusqu’aux confins du pays. Sinon à quoi aurait servi une telle opération sans la participation des populations ?

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