Crise sociale au Bénin: les étudiants maintiennent la pression sur Boni Yayi

Le discours prononcé par le chef de l’Etat le vendredi 28 février dernier, et qui s’est beaucoup plus intéressé à la crise sociale actuelle, loin de calmer la tension déjà existante en a plutôt rajouté à l’atmosphère déjà délétère.

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Outre les responsables des confédérations et centrales syndicales qui se sentent offusqués par cette sortie du président de la République, ce sont des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) qui ont exprimé hier leur indignation. L ’atmosphère était plutôt surchauffée hier matin à l’Uac. L’entrée principale de l’Université barricadée ; la route inter-état Godomey-Bohicon bloquée à hauteur du campus à l’aide de pneus en feu ; des étudiants branchages et banderoles en main, scandant des chants hostiles au pouvoir ; tel était l’ambiance qui a prévalu. Sur des banderoles brandies par les étudiants, on pouvait lire des messages tels que : «annulez les concours frauduleux pour offrir aussi la chance aux enfants des pauvres»; «remboursez les sous défalqués» ; «limogez Pierre Agossadou et Placide Azandé » ; « liberté au peuple ». Réunis sous la coupole de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb) les étudiants de l’Uac ont choisi ainsi d’exprimer leur indignation. A en croire le président de l’Unseb section Uac, Damien Zinsou Degbey, ce soulèvement est une conséquence de la dernière déclaration du chef de l’Etat. Les étudiants estiment que ce discours du président de la République ne fait qu’enliser davantage le pays dans la crise. Ils lisent à travers le discours une volonté du président Boni Yayi de ne pas satisfaire aux revendications des travailleurs. « Ce que nous exigeons : soit le chef de l’Etat satisfait les revendications des enseignants, soit il démissionne ». Il faut noter que le mouvement a été à un moment donné dispersé, à coups de grenade lacrymogène, par une horde de policiers qui a débarqué sur les lieux. Après l’intervention des forces de l’ordre, on apprend de source proche de l’Unseb que trois étudiants ont été appréhendés et un autre gravement blessé. Joint au téléphone, Damien Degbey annonce un durcissement de ton et projette une autre manifestation,dans le but d’exiger la libération de leurs camarades arrêtés.

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