Crise sociale : quand le Front devient une épine dans le dos des Centrales syndicales

Serions-nous en train d’aller vers l’enlisement du mouvement de débrayage, jusque-là conduit avec succès par les secrétaires généraux des Confédérations et Centrales syndicales ? Quoi qu’il en soit, la suspension de la motion de grève opérée avant-hier par le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement, n’est pas de nature à faciliter la tache à Paul Essè Iko, Pascal Todjinou et consorts. Et c’est donc à une démonstration de force que les deux parties nous convient désormais.

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En décidant, à l’issue de leur Assemblée générale de synthèse, tenue hier, à Cotonou, que leur mouvement de grève se poursuit ce jeudi 20 mars 2014, pendant que le Front des trois ordres de l’enseignement, lui, a déjà décidé de lever sa motion de grève pour compter de ce même jeudi, c’est à un duel, que les Confédérations et Centrales syndicales ont formellement souscrit. Il est un fait qu’après la suspension du mouvement de grève des praticiens hospitaliers, des greffiers puis des magistrats, la grève des enseignants constitue la seule plus grande force dont disposaient encore les Confédérations syndicales pour véritablement remuer le cauchemar du Gouvernement. Et donc ce retrait du Front qui apparaît comme un coup de massue dans le dos des confédérations renferme en elle-même des germes de fragilisation.

Une fragilisation qui se joue ce jour avec le constat qui pourrait être fait en ce qui concerne la réouverture ou non des portes de l’école béninoise. Mais déjà, compte tenu des indices dont nous disposons, il apparaît plus probable que c’est le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement qui s’aventure sur le fil du rasoir, au risque de se révéler comme un escadron sans chevaux. En effet, d’après certaines de nos sources la tournée organisée par les Confédérations et Centrales syndicales pour rendre compte à la base de l’évolution des négociations a décidée à plus de 90%, de la poursuite des mouvements de grève.

Malgré la longueur d’avance que les Confédérations syndicales semblent disposer sur leur vis-à-vis, cette situation pourrait toutefois tourner à l’avantage du Front, lorsqu’on sait que cette entité syndicale avait déjà été capable de paralyser, à elle seule, le système éducatif béninois, en 2012. Et c’est en cela qu’il demeure une grosse épine dans le dos des confédérations et centrales syndicales. En tout cas, la journée de ce jeudi départagera les uns et les autres sur la question. « Wait and see ».

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