Didier Ollé-Nicole à propos des joueurs locaux : «J’ai remarqué chez certains une tendance à vite s’arrêter … et ne pas aller vers l’essentiel»

Le nouveau sélectionneur des Ecureuils du Bénin, Didier ollé-Nicole a conduit, le jeudi 20 mars 2014, au stade de l’Amitié de Kouhounou, son premier regroupement des joueurs locaux. Très décontracté, le technicien français a animé une séance à l’issue de laquelle il nous a livré ce qu’il retient de cette journée de travail

Vous venez fraîchement d’entrer dans vos fonctions. Quelle est le but  de cette séance de travail? 

Il y a déjà que eux ils me connaissent. Aujourd’hui j’ai regroupé 45 joueurs à peu près 39 joueurs de champs plus quatre gardiens de buts. Il y a quatre joueurs des Dragons qui se sont excusés et qui vont nous rejoindre cet après-midi. Il faut que j’apprenne à les découvrir  et faire passer mes premiers messages et exigences. Voir s’ils avaient tous envie de travailler un peu plus et un peu mieux. Et petit –à- petit je vais me familiariser avec eux. De toute façon je vais aller voir beaucoup de match de ligue 1. Et par rapport à ça quand je les ai sur le terrain avec moi, près de moi, une fois que je les vois des tribunes, c’est plus facile après de les analyser. Donc là il y a un certain nombre de joueurs et je vais très prochainement, d’ ici deux ou trois semaines les regrouper peut-être un peu plus ou un peu moins. Ça dépendra de ce que je vais voir aujourd’hui.

J’ai eu aussi un premier rassemblement il y a 48 heures avec les entraîneurs locaux, les entraîneurs des clubs de ligue 1 pour qu’on se connaisse. Et pour leur faire comprendre que je comptais sur eux, je voudrais travailler avec eux, profiter de leurs expériences et de leurs bases de données. J’ai dit que dans ma mission  principale au niveau de la sélection A, il y a mon immersion au maximum dans le football local et puis après travailler avec les joueurs expatriés. A partir de la semaine prochaine, je serais avec les joueurs expatriés puis j’ai déjà pris contact avec la majorité d’entre eux. Je vais retourner en Europe les voir.

Sur quels critères ces joueurs ont ils été choisis?

Il y a un premier critère qui était le mien. Il y a des joueurs que j’ai déjà vus. J’ai déjà regardé sept matches de ligue 1, donc il y a certains garçons qui m’avaient plu. Ensuite j’avais rencontré les entraîneurs. Donc je me suis appuyé sur les entraîneurs et leurs données. Mais ce n’est pas une sélection aujourd’hui.  J’ai organisé une séance de travail qui me permettra d’avoir une rencontre avec un certain nombre de joueurs de chaque club et du niveau du football béninois. J’ai l’habitude d’entraîner beaucoup de joueurs africains. Quand j’étais à Nice j’avais 26 joueurs dont 18 Africains. Donc j’ai l’habitude du joueur africain, du joueur qui joue au haut niveau, qui joue la Can. Aujourd’hui, par rapport à cette journée, j’ai eu un premier aperçu du niveau des joueurs béninois.

Que retenez-vous?

C’est intéressant. Dès qu’ils sont dans le mouvement, dès qu’ils sont dans l’activité, dans la simplicité, on voit qu’ils ont du potentiel. Après j’ai remarqué chez certains une tendance à vite s’arrêter, à toucher un trop le ballon et ne pas aller vers l’essentiel.

Est-ce que ces rencontres seront périodiques?

Absolument. C’est en partie   un des paramètres que j’ai évoqués avec les entraîneurs et je veux que ça soit validé avec les entraîneurs. Je ne vais me battre contre ceux. Je veux travailler  pour eux, pour que leurs joueurs progressent. Et qu’au niveau de la formation et du message, moi je puisse profiter de leurs expériences du football béninois et de la culture béninoise. J’ai des choses à apprendre à ce niveau -là, par rapport à la particularité du joueur béninois. Ça me permettra de gagner du temps et à l’inverse travailler avec eux par rapport à mon expérience, mon esprit de formateur. Leur donner des idées et des axes de travail pour qu’ils boss aussi avec eux (avec les joueurs, Ndr).

Après la journée d’aujourd’hui, quel est la suite de votre agenda?

Demain (aujourd’hui, Ndr) je vais finaliser, avec la Fédération, mes déplacements pour rencontrer les joueurs expatriés en France et en Angleterre essentiellement pendant une quinzaine de jours. Après je reviendrai ici et je ne vais plus bouger pendant pratiquement deux mois, jusqu’aux matches qualificatifs. J’aurais donc vu les joueurs expatriés et j’en tirerai les conséquences de ceux qui ont vraiment envie de porter le maillot et qui vont servir de locomotive. Après je vais travailler ici avec les locaux. Il y aura vraiment un rassemblement de travail sur quatre ou cinq jours avec les joueurs locaux. On fera un match amical pendant cette période- là. En fonction de ce stage là où on aura une trentaine de joueurs, j’en garderai vingt ou vingt -deux pour un deuxième match amical derrière. Pour ceux qui m’auront le plus tapé dans l’œil, j’aurai le temps de les connaître pour que quand je les vois dans le championnat, ils puissent savoir ce que j’attends d’eux. Et qu’au fil des matches de ligue1, ils puissent passer un cap.

Vous vous êtes entouré d’entraîneurs locaux. Quelle sera votre collaboration?

Aujourd’hui j’apprends avec eux. Ça me permet de les découvrir, de les connaître. J’espère me faire apprécier par eux. On aura de vraies échanges et il y aura de vraie collaboration, j’espère, avec tous ceux qui sont positifs et qui le désir. Mais ceux qui ne veulent pas, je vais juste aller suivre leur match et puis sélectionner les joueurs qui me conviendront. Mais pour l’instant j’avoue, j’ai vraiment un très très bon accueil de leur part.