Eventuelle suspension de la grève : les syndicats retenus par le concours frauduleux et les défalcations sur salaires

Annulation du concours frauduleux au profit du ministère des Finances, restitution effective des défalcations sur salaires et le limogeage du préfet Azandé et du commissaire Agossadou. Ce sont là les trois points justificatifs de la poursuite de la grève que connaît le Bénin depuis janvier 2014. Et ce, malgré les promesses du Gouvernement sur les revendications d’ordre salariales et corporatistes.

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Quelle sera la réaction des centrales syndicales à la défection du Front à la grève en cours ? Telle est la question que se pose tout observateur de la vie publique béninoise. Le bureau du Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement (maternelle et primaire, secondaire général et secondaire technique)  a suspendu ce mardi la motion de grève dans le secteur éducatif en soutien. Par un communiqué en date du 24 janvier, ce Front avait décrété une grève de 72 heures renouvelable chaque semaine. Ce communiqué n’a fait que donner un cachet formel à la grève dans l’Education. Car, le 07 janvier déjà, bon nombre d’enseignants étaient entrés dans la danse pour respecter le mouvement de grève décrété par la Cgtb, la Csa-Bénin, la Cstb, la Cosi-Bénin, la Cespib et la Fésyntra-Finances. Contre toute attente, le bureau du Front a suspendu sa motion, donnant un moratoire d’un mois au gouvernement pour satisfaire ses revendications. Ce sont spécifiquement la rétrocession des défalcations de 2012 et 2014, et l’application aux enseignants de la mesure prise en 2011 par le Gouvernement de relever de 25 % le point indiciaire de tous les agents de l’Etat.  

Visiblement, cette décision, désormais controversée du Front, n’a pas encore pu faire changer d’avis aux Centrales syndicales. Réunis hier en assemblée générale à la bourse du travail à Cotonou, Paul Issè Eko, Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou, Noël Chadaré, Christophe Dovonon et Laurent Mêtongnon ont martelé que la grève se poursuit. En dépit des promesses du chef de l’Etat sur les revendications d’ordre corporatistes, les questions à l’origine de la grève restent non réglées. Il s’agit du limogeage du préfet Placide Azandé, du Commissaire central de Cotonou Pierre Agossadou et l’annulation du concours frauduleux de recrutement au profit du ministère de l’Economie et des Finances. « La Commission Mensah (chargé de faire la lumière sur le concours) a déjà rendu au gouvernement son rapport depuis le 17 mars. Le gouvernement a donné jusqu’au 21 pour prendre une décision. Les travailleurs veulent voir la décision qui sera prise », a indiqué Dieudonné Lokossou, Secrétaire général de la Csa-Bénin. Lui, revient comme, les autres responsables syndicaux, d’une tournée à l’intérieur du pays. Ils sont allés à la rencontre des militants à la base pour leur faire le point et prendre leur avis sur les propositions faites par Boni Yayi le 12 mars dernier, lors d’une rencontre avec les leaders syndicaux à la présidence.  Aussi « veulent-ils (travailleurs) constater l’effectivité de la rétrocession des défalcations sur leur salaire de mars » a-t-il ajouté. Par ailleurs, les organisations syndicales projettent, pour le mardi  25 mars une marche, sur la préfecture de Cotonou.

 

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