Trois mois après la sanglante répression de leur marche pacifique du 27 décembre 2013, les confédérations et les centrales syndicales ont finalement réussi à battre le macadam, sans anicroche, hier à travers certaines artères de Cotonou.
Ce mouvement pacifique et bien encadré met un terme à une série d’interdictions des protestations et des manifestations, et ceci non sans des jours de lutte des travailleurs, qui semblent avoir porté des fruits.On peut commencer par croire que la lutte déclenchée et scrupuleusement menée par les confédérations et centrales syndicales n’est pas restée vaine. Grâce à elle, les travailleurs ont pu arracher le droit de marcher hier sur la préfecture de Cotonou. Il s’agit là d’une grande victoire à l’actif des secrétaires généraux de la Cstb, de la Cgtb, de la Csa-Bénin, de la Cosi-Bénin, de la Csub et de la Fesyntra-Finances, quand on sait qu’Il y a encore trois mois, ce geste était quasiment impossible. Organiser des marches pacifiques en guise de protestation était devenu chose impossible dans un Bénin pourtant considéré comme un Etat de droit et une démocratie de référence en Afrique. Hier, il y avait bien entendu au rendez-vous l’impressionnant contingent habituel des forces de sécurité déployé sur les lieux, mais cette fois-ci la mission était tout autre. Loin des opérations de dissuasion ou de répression auxquelles nous avons eu très souvent droit sous le régime de Boni Yayi, les forces de l’ordre étaient plutôt mandatées pour encadrer la marche. C’est la preuve que Paul Essè Iko, Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou et consorts, ont réussi à faire fléchir le gouvernement en ce qui concerne les entraves qui sont faites à la jouissance des libertés démocratiques et syndicales. Par leur bravoure, matérialisée par ces trois derniers mois de lutte, les syndicalistes ont réussi à arracher la reconnaissance de leur droit acquis que constituent les libertés démocratiques et syndicales, notamment la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation. L’histoire retiendra que les syndicalistes ont une fois encore réussi à barrer la route à un régime qui excelle dans les violations des droits et des libertés.
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