Suspension de la grève au Bénin : la décision du Front divise les enseignants

Le bureau du Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement a décidé mardi dernier de lever momentanément sa motion de grève. Mais cette décision ne semble pas faire l’unanimité au sein des enseignants.

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On l’a croyait consensuelle, mais non. La décision de suspension de sa motion de grève annoncée mardi dernier par le Front par l’intermédiaire de son porte-parole, Lucien Glèlè Langanfin ne fait pas l’unanimité. Cette décision assortie d’un moratoire d’un mois pourtant prise à la suite d’une tournée de consultation de la base effectuée sur toute l’étendue du territoire national est aujourd’hui à sujet à polémique. Un certain nombre de syndicats d’enseignants membres du Front d’action conteste cette résolution des responsables et affirme ne pas se reconnaître en elle. «La décision du Front est nulle et de nul effet», avait fustigé Noël Chadaré, enseignants et Secrétaire général de la Cosi-Bénin à l’annonce de la décision de suspension de la motion de grève. Un autre enseignant qui a requis l’anonymat qualifie cette décision du Front de trahison. Car, affirme-t-il, cette décision ne reflète pas la volonté de la majorité des militants à la base. Ces derniers, selon certaines indiscrétions, auraient souhaité la poursuite des mouvements de débrayage parce qu’ils estiment qu’ils ne peuvent faire confiance à un gouvernement qui peut à tout moment faire volte-face et revenir sur ses engagements.  

Si le contenu de la déclaration fâche, sa forme aussi divise les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire réunis au sein du Front. Il y a aussi la forme. Des enseignants dénoncent une précipitation dans la prise de la décision de suspension de la motion de grève et soupçonnent même une corruption de certains membres du bureau. Et ces derniers donnent pour preuve l’organisation de l’Assemblée générale-bilan qui a accouché de la suspension en l’absence de certains  responsables syndicaux alors en tournée à l’intérieur du pays.

L’année scolaire de nouveau hypothéquée

L’annonce dans la soirée du mardi 18 mars dernier, de la décision du Front de lever momentanément sa motion de grève avait suscité beaucoup d’espoir quant à la reprise des classes. Mais le manque de consensus au sujet de cette décision et la polémique qui s’en est suivi font renaître des doutes sur la réouverture des écoles. Toutes choses qui font à nouveau planer le spectre d’une année blanche sur l’école béninoise et hypothèquent l’avenir des enfants béninois livrés à eux-mêmes depuis le début des mouvements de débrayage depuis le début de l’année. 

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