Zik et sagesse : l’exemplaire combativité de Riss-Cool dans «Natinkpon»

20 mars dernier, il y a un an que la mort a enlevé à notre affection le jeune talent de la musique béninoise  Tchèkpo Atindoda Ulysse Aymar alias Riss-cool qui était animé d’une grande combativité optimiste teintée de réalisme qui doit faire école chez tout jeune par ces temps qui tanguent au Bénin.

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Seul le travail libère l’homme. Riss-Cool l’avait bien compris et  a eu l’ingénieuse idée de partager son esprit de combativité et son optimisme à réussir par le travail et rien que par le travail avec ceux qui éprouvent le plaisir d’écouter ses disques. L’artiste résume son exemplaire esprit de combativité couplé d’optimisme dans son morceau «Natinkpon » – J’essayerai – en Fongbé, langue populaire du Bénin.

La philosophie du succès

Toute la philosophie de Riss-Cool se résume au «Succès», la hantise de tout humain qui prend conscience de son existence et de la réalité du vivre dans le monde. Pour lui, le succès n’est pas un vain  mot. Plutôt qu’une fin à sa portée, donc à la portée de tout jeune.  Et il est convaincu que pour y arriver, c’est par le biais de l’effort, du travail. « Si je me lève, avec mes membres de préhension, toutes mes fonctions vitales au point je m’y emploierai» martèle-t-il. Tout ce qu’il réclame, c’est que ses membres de locomotion puissent fouler le sol chaque fois que la nuit cède la place au jour,  le bien -être, une santé parfaite. Le succès pour Riss-Cool, n’est pas l’absence de «l’échec» car confie-t-il, « Il y a une chose dont je suis sûr, tant que j’ai pas mes pieds et mes mains amputés, je me relèverai, chaque fois que je tomberai ». Sur ce, il rejoint un des tout premiers philosophes  chinois  Lao Tseu qui, 5 siècles avant notre ère, avait selon la légende, affirmé que  «l’échec est le fondement de la réussite.»

Combativité et optimisme réaliste

Cette force qui anime Riss-Cool et qui le conforte dans son désir de réussir a pour  nom, «l’Optimisme ». Un optimisme teinté de réalisme qui l’amène à reconnaître l’existence d’un destin généreux dans la mesure du possible. Il constate que la plupart des humains attendent tout du destin et chante, « Nous attendons souvent le destin. Mais il nous donnera que le minimum.» Ce minimum dont dispose chacun, estime-t-il, doit être multiplié par l’effort quotidien en qui il a foi. «Juste ton travail t’aidera et personne d’autre» avertissait-il. Bien qu’au Bénin, le refrain dans le monde musical  est que « la musique ne nourrit pas son homme », il a foi en la musique qu’il a choisie. « Tant qu’à mon réveil, rien n’entrave mes capacités  à chanter, je m’y évertuerai» disait-il, combatif. «Que le destin me prête vie et j’étonnerai par mes réalisations. Des gens n’en croiront pas à leurs yeux.»  

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Veni vidi vici

Riss-Cool ! C’était un jeune talent que la mort a enlevé à la musique béninoise qui commençait à s’enrichir de ses productions, du suave «Tchink rénové» un rythme tradi-moderne très affectionné avec la mélodie de sa voix. Et quoi qu’on dise, la vie a récompensé l’artiste dans sa brève existence. Le succès, il l’a connu, du moins, il l’a goûté avant de s’éteindre. «A mon réveil je dis rien que la mort m’empêchera de parvenir. Mais avant la  tombée de la nuit, il en sera quelque chose» chantait-il. Ce qui s’est avéré une prophétie, quand Riss-Cool quittait la terre des hommes, il y a un an, au moment où il commençait à s’imposer comme l’un des jeunes talents porte-flambeau de la musique béninoise. De l’au-delà, l’artiste peut comme l’empereur romain César, après son rapide succès, s’écria «Veni vidi vici » « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu ». Et puisque sa combativité, son optimisme réaliste fait école, «Zik et Sagesse» s’efforcera toujours de ramener des morceaux de sagesse sur les platines de la plume de  « La Nouvelle Tribune ».

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