Zik et Sagesse : quand une femme tue son mari en voulant le réduire à sa merci

Fait de société récurrent au Bénin, l’envoûtement de mari dans le but d’en faire un ‘’toutou obéissant’’ a  un revers tragique dont l’artiste béninois Vovo Vilaup parle dans son morceau éponyme «Ayaba » qui relate la mésaventure d’une femme qui a perdu son époux alors qu’elle voulait l’apprivoiser grâce au concours du charlatan.

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A malin, malin et demi.  Nombre de femmes ont déjà appris à leurs dépens, cette expression en voulant prendre le contrôle de leur mari par des potions magiques obtenues d’un charlatan faiseur de miracles. Envoûter son homme pour en faire une propriété privée inaliénable, le phénomène est bien connu des Béninois. Il est toujours d’actualité. Sur des stations de radio de la place, des faiseurs de miracles n’ont jamais cessé de faire la propagande de leurs pouvoirs mystiques capables d’aider une femme à trouver ou à garder un homme. Mais dans bien  de cas, cela tourne au drame. L’artiste béninois Vincent Vodoukré alias Vovo-Vilaup en sait quelque chose. A travers son morceau éponyme «Ayaba », il relate la mésaventure d’une femme du nom d’ «Ayaba » qui  dans l’intention de « garder son mari, l’a plutôt perdu par l’aide de charlatan.

Veuve par soi-même

«A trop se plaindre de sa condition de vie, on finit par se retrouver dans une condition moins désirable.» Ce dicton populaire Fon illustre davantage ce qui arrive aux femmes qui s’aventurent sur le périlleux terrain d’envoûtement de mari. Sans vouloir égratigner les femmes à qui on vient de rendre hommage le 08 mars dernier, Zik et Sagesse revient sur ce morceau pour prévenir des déconvenues de cette pratique. La jeune jolie femme Ayaba de Vovo-Vilaup y a goûté. «Paresseuse plus qu’une cigale  la petite diablesse Ayaba se rendit chez un Bokonon à la recherche de potion magique pour forcer l’Amour de son mari » nous apprend l’artiste. Mais voilà, elle était trop belle pour laisser le marabout indifférent. En lieu et place d’une potion  intensificatrice d’Amour, Ayaba aura eu une potion qui la rendra veuve, dégageant ainsi le champ pour le marabout tombé sous son charme.

Qui tue par épée…

Une telle aventure, quel  qu’en soi le motif qui peut être autre que le manque d’Amour ou d’affections, est au prix de la vie  del’homme ciblé. L’exemple d’Ayaba est instructif. Contre sa volonté, le charlatan l’amène à tuer son propre mari. Et fin stratège, le criminel charlatan se mue en consolateur de la jolie veuve. Dans son dessein de se faire Ayaba, il lui propose la fameuse potion  d’Amour comme pour la protéger des esprits malintentionnés de sa belle-famille. Mais comme le corbeau de La Fontaine, Ayaba a juré ne plus se prendre à sa ruse. Vovo-Vilaup explique  «Ayaba fit boire la potion aux canards qui du coup se sont dirigés au domicile du marabout comme l’aurait fait Ayaba sous l’effet de la potion».

…Périt par épée

Triste comme bien de femmes se retrouvent face au revers de leur entreprise satanique, Ayaba l’était. Veuve par elle-même, la diablesse complice du forfait de son charlatan est également réduite au silence comme ces femmes dont le fond est aussi profond qu’un océan. Mais, elle se résout à   se venger de son Bokonon. Et comment ? L’artiste apprend qu’elle se rendit comme femme chez le marabout à qui elle réussira à faire manger le reste du poison ayant servi à expédier son mari de vie à trépas. Qui tue par épée périt par épée. Seulement cela n’aura pas permis de ramener l’innocent mari à la vie. Cette tragédie musicale vieille de plus d’une dizaine d’année a un mérite. Celui de dénoncer de nombreux crimes conjugaux commis par des femmes insatisfaites de leurs conditions dans le grand silence des quatre murs de la vie conjugale. Il fallait le dire tout en remerciant les merveilleuses femmes qui ont compris qu’elles n’ont pas besoin de service de charlatan pour se faire aimer. 

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