A moins de deux ans de la fin de son dernier mandat : la campagne pour le 3è mandat de Boni Yayi lancée

A deux ans de la fin de son mandat, les thuriféraires du régime se lancent dans une dernière aventure politique très risquée. Selon leur plan, Boni Yayi mérite un troisième mandat. Les réseaux sociaux et même certains médias ont commencé déjà à l’annoncer.

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Mais il ne s’agit qu’un début, plusieurs actions de communication sont prévues pour amener les populations à susciter elles -mêmes  cette aberration  démocratique. «Sos, l’alternance politique est menacée en 2016 au Bénin ». Ceci n’est pas un slogan de ralliement des forces de gauche, ni des partis de l’opposition. C’est ce qui semble être le leitmotiv du Mouvement pour une alternance en 2016, un mouvement politique mis sur les fonts baptismaux le 06 Avril dernier à Cotonou. Comme s’ils étaient dans l’économie des machinations du pouvoir, ses fondateurs attiraient l’attention des populations sur l’urgence et la priorité  à accorder à tout combat pour l’alternance en 2016. A peine ont-ils averti l’opinion que les velléités d’un tel projet  ont commencé à s’afficher. Depuis quelques jours en effet, une vilaine communication pollue le pays. Elle vise à annoncer l’information selon laquelle il faut accorder un troisième mandat pour Boni Yayi afin qu’il puisse parachever tous les chantiers et les réformes qu’il a lancés. Ce troisième mandat serait également la récompense accordée  au président de la République pour  son bilan assez élogieux à la tête du Bénin. Les premières escarmouches sont lancées sur les réseaux sociaux avec des préposés à la propagande commis pour la cause. Mais hier, les chantres du projet ont franchi un pallier en associant les médias à cette campagne. Un journal de la place, voulant parler du lancement du projet de boucle ferroviaire, a  titré en disant : « « Routes, Pétrole et maintenant Rails! Cet homme  mérite un troisième mandat. Mais … « .» Il ne s’agit pas d’un fait anodin puisqu’ il  est très infiltré à la présidence de la République et dans les renseignements généraux. Le seul argument qui étaie cette affirmation grave est que Boni Yayi a été un président extraordinaire qui a fait plus que Kérékou et Soglo et plus que  tous les autres présidents du Bénin.  Cet argument ressemble, comme deux gouttes d’eau à celui qu’agitent aussi quelques internautes – cachés sous l’anonymat – sur facebook et les autres réseaux sociaux.

Sur les pas de Kérékou en 2005

La première volonté pour tordre le cou à la Constitution et pour rallonger le mandat d’un Chef de l’Etat au Bénin remonte à 2005. On était à un an de la fin du mandat de Kérékou.  Des hommes politiques proches du Chef de l’Etat d’alors ont décidé de lancer une campagne qui vise à faire accepter aux populations la prolongation du mandat de Kérékou de deux ans.  En cette année, plusieurs personnalités politiques s’étaient lancées dans cette aventure  avant d’être désavoués publiquement par le président Kérékou qui  déclare ne pas être initiateur de ce projet. Comme à la fin du deuxième et dernier mandat  de Yayi, les mêmes velléités refont surface. Pourtant, la Constitution est suffisamment claire sur ce sujet. En son article 42, il est dit ; « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels ».  Et pourtant…

La piste glissante

Selon des confidences, ces premières actions seront suivies par d’autres de plus grande envergure. Le Chef de l’Etat semble se mettre aussi dans cette posture.  Depuis des mois, ses fréquentations suscitent des controverses. Il rend fréquemment visite aux présidents qui se foutent pas ma de l’alternance comme les présidents tchadien et équato-guinéen. De ses deux présidents, il recevrait beaucoup de conseils et de stratégies pour réussir son plan. Il mobilise aussi assez d’argent pour lancer et parachever assez de projets et d’infrastructures à partir de 2015.  Il s’agit d’une année charnière dans la réalisation de ce plan. En cette année, plusieurs projets seront réalisés et des infrastructures dans le but de séduire les populations et les amener à soutenir béatement ce projet machiavélique.  Ajouté à cela, l’acharnement du Chef de l’Etat contre toute personnalité qui se hasarde à afficher ses intentions de briguer la magistrature suprême. Comment chercher à persécuter tous ceux qui prétendent aller à l’élection présidentielle si on n’a pas une idée derrière la tête ? En tout cas, au regard des agissements de Boni Yayi et de ses sbires, le défi de l’alternance reste entier et prioritaire pour le Bénin et sa démocratie. 

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