Alcool, cigarette et sexe pour célébrer Pâques

Sommes-nous à Sodome et Gomorrhe, ces deux villes antiques de l’actuelle Jordanie qui ont été détruites par le souffle de feu de Dieu à cause des énormités déconcertantes qui s’y régnaient ? Jésus doit encore mourir, ceci spécialement pour épargner à des villes béninoises de subir le même sort que les villes calcinées, Sodome et Gomorrhe. 

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Jésus est ressuscité avions-nous dit. Et Pâques, disons-nous, est le moment de se remémorer les souffrances du fils de Dieu qui mourut pour racheter les humains de leurs péchés. A croire ou à ne pas croire. Le choix est libre. Et quand on n’y croit pas, l’option qui revient est l’abstinence de fêter Pâques. Mais nom d’un dieu, tout le monde fête Pâques. Tout le monde fête Pâques avec alcool, cigarette et bien sûr du sexe à chaud. Arrêt sur image. Des fesses aux lobes biens arrondis et biens garnis de gonzesses qui tournent et tournoient dans le creux de l’entrejambe enflammé des jeunes hommes, de la bière qui coule à flots le tout dans une atmosphère emplie de fumée de cigarette. C’est entre autres scènes abasourdissantes de chaudes gonzesses et de chauds gars, que d’yeux de vivant, il a été donné de voir dans une rue de Calavi coupée par une buvette à laquelle on ne fera pas de publicité gratuite en la nommant. Au nom de Pâques, cette buvette avait décroché la réduction du prix de consommation d’une des nouvelles bières dont on nous rabâche les publicités à longueur de journées. Il n’en fallait pas plus pour donner libre cours à une insolente beuverie au nom du ressuscité. Calavi n’était pas l’unique ville du Bénin où avait lieu cette infamie à la croyance chrétienne. Nos confrères de Golfe Tv ont aussi recueilli des images stupéfiantes quand ils ont promené leurs caméras dans des coins chauds de Porto-Novo, la capitale. Ils ont pu avoir des témoignages de jeunes qui, sans coup férir, ont confié qu’ils allaient s’éclater jusqu’à l’aube. Cotonou, n’en parlons plus. Ce sont les night clubs qui sont investis pour célébrer la résurrection du fils du grand barbu. Il y a matière à s’étonner et à se demander ce que devient la jeunesse délaissée et de plus en plus sans repère dans un Bénin où les valeurs cardinales s’effritent de jour en jour. Toutes, les occasions, même celles qui devraient être des moments de profondes méditations, sont désormais bonnes pour se livrer à l’impudicité et ce à visage découvert. Il y a matière à demander ce qu’il arrive à la terre des hommes où des incongruités succèdent à des incongruités déstructurant l’humanité, assombrissant davantage le tableau de la vie sur lequel des évènements heureux se font rare. «Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir» a-t-on appris de Frantz Fanon qui avait gagné le pari sur la leucémie en laissant à la postérité africaine « Les damnés de la terre », sa toute dernière œuvre dans laquelle il indique la lutte contemporaine de tout jeune Africain.

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