«Boni Yayi a marqué une volonté forte de transformer le pays» : David Nahouan/ Président du Parti MOFED

Le 06 avril dernier, cela faisait trois ans que le président Boni Yayi a été réélu pour un second et dernier mandat de cinq ans à la tête du Bénin. Dans cette interview, David Nahouan, président du Mouvement des Forces pour l’Ethique et le Développement(Mofed), pro-Yayi, apprécie ces trois ans de Refondation. Il n’occulte pas la grosse actualité de ces trois derniers mois : la crise sociale.   

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Quelle est votre appréciation des trois premières années du second quinquennat du Docteur Boni Yayi?

Le Président de la République Docteur Boni Yayi a marqué ces trois dernières années par une volonté de plus en plus forte de transformer le Bénin  par des ambitions encore plus poussées de développement du pays. La mobilisation des ressources, que ce soient nationales ou extérieures, pour pouvoir réaliser des projets de grandes envergures en témoigne. Ces projets concernent les infrastructures (construction de routes, d’immeubles, bref, le Btp), l’assainissement, l’énergie, l’eau, la santé et j’en passe.

Ces réalisations se reflètent-elles au plan social?

Vous savez, il est très difficile de réaliser à la fois le social et les investissements d’envergure surtout dans un environnement de forte raréfaction des ressources. L’exemple frappant est celui de l’Union Européenne. Si vous avez suivi, vous avez sans doute entendu que la France a un déficit de 4,3%  là où elle projetait un déficit de 4,1%. Cela veut dire que la situation est très  difficile de par le monde, Malgré tous ces problèmes, le Chef de l’Etat se bat avec tout son gouvernement pour poursuivre la transformation de notre pays tout en maintenant les différentes gratuités et en accentuant la réalisation des infrastructures socio communautaires. Alors je vous réponds par l’affirmative : oui, les réalisations du Docteur Boni Yayi et de son Gouvernement se reflètent bien au plan social.

Qu’est-ce qui explique alors la tension entre le Gouvernement et les partenaires sociaux?

Il faut distinguer le peuple des syndicats même si ceux-ci sont issus de ce peuple. Les syndicalistes revendiquent des droits en principe corporatistes tandis que le peuple est concerné par l’intérêt général. Il n’empêche effectivement que ces derniers plus que jamais revendiquent comme pour s’assurer de recevoir déjà dès à présent ce qu’ils ne risquent pas d’obtenir avec quelqu’un d’autre que l’actuel Président. Ce qui met à mal notre budget et de fait notre pays au regard de la norme communautaire retenue au niveau de l’Uemoa par rapport à la masse salariale et qui tourne autour de 35%.

Au plan national, cet état de chose réduit considérablement nos capacités d’investissement. Or, sans investissements il n’y a pas de croissance ni de développement. Si l’on ne produit pas, il ne peut non plus y avoir distribution. A ces revendications en veilleuse se sont greffés les problèmes nés de la marche du  27 décembre 2013.

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Pourquoi la classe politique veut en découdre coûte que coûte avec le Président et même dans son propre camp?

Je commence par souligner que je n’ai pas connaissance que dans le camp de la mouvance on veuille en découdre avec notre leader charismatique. Toutefois, il faut avouer qu’il y a beaucoup de mécontents parce que victimes bien souvent du comportement de personne n’ayant en son temps pas mouillé le maillot mais qui au détour d’un conseil des Ministres se voient affubler de pouvoirs de nomination. Ces derniers n’hésitent pas à se défaire des cadres qui non seulement sont de la mouvance mais qui,  en plus  ont un grade plus élevé, sont plus expérimentés et plus compétents que ceux que le nouveau « Chef » leur préfère avant de retourner narguer les combattants des premières heures. C’est dans le rang de ceux-là peut-être que nous enregistrons ceux qui veulent en découdre avec leur bienfaiteur. Pour le reste attendons que tout paraisse au grand jour. Sinon les uns et les autres se sont engagés à accompagner le Docteur jusqu’à la fin de son mandat.

Pour l’opposition, c’est le contraire qui aurait surpris car elle veut conquérir le pouvoir et c’est normal qu’elle s’en donne les moyens. L’essentiel est que ces moyens soient légaux donc conformes à notre Constitution, le plus important étant de ne pas bloquer les projets de développement et d’avoir toujours à l’esprit l’intérêt supérieur de la nation.

Quelles sont vos suggestions à Boni YAYI pour une bonne fin de mandat?

Je voudrais d’abord lui souhaiter une parfaite santé ainsi qu’à sa famille et collaborateurs sans oublier le peuple tout entier. Je l’exhorte à beaucoup de courage et de détermination pour achever les réalisations en cours car il a beaucoup fait en peu de temps, l’on est condamné à le reconnaître quand bien même on ne l’aimerait pas ou qu’on serait pressé d’assurer sa succession. En tout état de cause, si aujourd’hui l’on ne se rend pas compte de son action, inéluctablement demain, l’histoire lui donnera raison. Et, avis aux futurs candidats qui doivent tenir compte du niveau de la barre avant de sauter. C’est pourquoi, je l’encourage dans l’élan de son action à ne regarder que Dieu et le peuple mais de maintenir le dialogue avec tous tout en donnant priorité à l’institutionnel et en maintenant le cap sur l’intérêt général. Le Peuple n’est ni dupe ni  idiot. Il décèlera toujours tôt ou tard le jeu de chacun. Que Dieu bénisse le Président de la République, qu’IL bénisse le peuple béninois tout entier et qu’il bénisse le  Bénin.

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