Election à la 5ème mandature de la Haac : Souleymane Ashanti prône la modernisation de la régulation

Plusieurs candidats à l’élection des membres de la 5ème mandature de la haute autorité de l’audio visuelle et de la communication  (Haac) ont déjà déposé leur dossier de candidature. Au nombre de ceux-ci, Souleymane Ashanti, journaliste et chef production de la deuxième chaine de télévision du service public ,  BB24.

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 En attendant le lancement officiel de la campagne, le candidat de la catégorie audiovisuelle  nous a confié ses motivations et quelques défis qu’il pense relever durant son mandat s’il était élu. Voici l’intégralité de son interview.

Vous êtes candidat dans la catégorie Audiovisuelle à l’élection des conseillers de la 5ème mandature de la Haac. Qu’est-ce qui motive votre candidature ?

Je suis candidat parce que je porte une vision. Une vision qui se décline en trois points. Le premier point, c’est qu’il faut moderniser la régulation de l’audiovisuel. Le deuxième point est relatif à la régionalisation de la cagnotte réservée aux formations des professionnels de l’information. Enfin, le troisième point est la sécurisation du métier de journaliste.

Concernant le premier point, comment comptez-vous assurer la modernisation de la régulation ?

Il y a deux faits qui vont marquer la  prochaine mandature de la HAAC. Le premier c’est qu’à la fin du premier semestre 2015, le paysage audiovisuel va profondément changer avec l’avènement de la télévision numérique terrestre. La date butoir pour le passage  au tout numérique à la radio est fixée à juin 2020, soit un an avant la fin de la prochaine mandature à laquelle je postule. C’est dire donc que c’est une mandature qui va évoluer dans l’ère de la modernité. Durant cette période, les télévisions et les radios traditionnelles telles que nous les connaissons aujourd’hui vont disparaitre. Dorénavant, il y aura deux blocs constitués en fonction du mode de travail. Il s’agit du bloc des éditeurs de contenus et du bloc des diffuseurs. On sait qu’avec le numérique, il y aura une surabondance de fréquence et une profusion de nouvelles chaines à la fois généralistes et thématiques. Il s’y ajoute qu’avec le haut débit Internet annoncé pour la fin de cette année, les Web TV et les Web radios vont inonder le paysage, captant au passage un flot de publicités et augmentant la concurrence. On ne peut donc plus réguler de façon traditionnelle comme on le fait aujourd’hui. Le travail du régulateur moderne est que dans cette profusion de chaines, l’une ne gêne pas l’autre. Il nous faut donc réguler avec des codes électroniques, des codes économiques et bien entendu des codes déontologiques appropriés à l’ère du numérique. Pour cela, il faut des conseillers outillés. Il ne faut pas que nous ayons des conseillers désignés par la profession qui viendront à un séminaire demander, c’est quoi Facebook même ?

Comment concrètement vont se présenter ces différents codes ?

Laissez-moi développer tout cela pendant la campagne électorale.

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Et sur la régionalisation des formations, que proposez-vous ?

Il faut sortir des formations classiques d’enquêtes, reportages… et s’adapter aux nouvelles formations qui intègrent les modes de production et de diffusion de l’information à l’ère du tout numérique. Régionaliser la cagnotte de la formation, c’est donner la chance aux antennes UPMB, CNPA et HAAC de présenter des plans de formations au lieu de tout concentrer sur Cotonou. C’est aussi une chance de sortir les antennes HAAC de leur situation de simple facteur ou de bureaucrate chargé de recevoir et de transmettre des dossiers à Cotonou afin qu’elles se consacrent pleinement et entièrement aux professionnels de leurs départements.

Sur la question de la sécurisation ….

Avec le numérique, il n’y aura plus de frontières entre médias. De même, la profession va s’individualiser de plus en plus. Souvenez-vous de ce que je disais des éditeurs de contenus, des diffuseurs, mais aussi des bloggeurs, animateurs des Web Tv et Web radios. Il faut donc penser à sécuriser les différentes sous professions qui vont naitre. D’où la nécessité pour la prochaine HAAC de s’impliquer dans les discussions et jouer pleinement son rôle de médiateur entre le patronat et les professionnels en vue d’une sécurisation du métier.

Un appel à l’endroit des professionnels des médias notamment du même corps de métier que vous ?  

Il faut que les collègues se mobilisent et fassent l’effort de s’approprier les programmes. Le 17 mai prochain, il ne s’agira pas de choisir un dignitaire religieux encore moins un héritier. Il s’agit plutôt de choisir le plus compétent des candidats à même de s’investir pleinement dans les chantiers qui nous intéressent. Car les défis du numérique sont là et la prochaine HAAC ne doit pas être ringarde face à la modernité qui est à nos portes.

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