Maintien des examens de fin d’année : le gouvernement conduit les candidats du public vers l’abattoir

En dépit des mouvements de grève qui paralysent depuis plus de trois mois les activités académiques, le Gouvernement a décidé de maintenir à leurs  dates initiales, les examens de fin d’année scolaire. Cette décision aura pour conséquence la formation approximative des élèves.

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Les examens de fin d’année scolaire auront lieu à «bonne date». Cela, en dépit de la crise sociale caractérisée par des mouvements de débrayage dans le secteur de l’éducation paralysé depuis un peu plus d’un trimestre. C’est apparemment, ce qu’a décidé le gouvernement béninois. Il y a quelques semaines, en effet, le Directeur de l’Office du Baccalauréat, Alphonse da Silva, affirmait que la phase écrite de la session normale de l’examen du Bac est prévu pour démarrer le 16 juin prochain. Hier, jeudi 10 avril 2014, dans un élément diffusé sur une chaîne de télévision de la place, le ministre de l’enseignement maternel et primaire, Eric Kouagou N’dah, a pour sa part insisté sur le fait que le Certificat d’études primaires (Cep) se tiendra à «bonne date». Selon les collaborateurs du ministre N’dah, tout est même déjà prêt pour la tenue de l’examen qui va ouvrir la porte du collège à certains écoliers. Les mêmes collaborateurs informent de ce que les autres directions d’examens et de concours notamment celle du ministère de l’enseignement secondaire, ont été instruites pour que les autres examens se déroulent à bonne date.

Sacrifice et hécatombe en vue

Si maintenir à leurs dates initiales, les différents examens de fin d’année scolaire est une preuve de ce que les autorités ne sont pas dans la logique de l’année blanche qui menace, cette décision dépourvue de toute logique ne sera pas sans conséquences. Notamment sur la formation des élèves, la relève de demain comme se plaisent à le rappeler les autorités, et les résultats des différents examens organisés au plan national.  

En effet, si du fait de la qualité de ses cadres, le Bénin a été appelé «Quartier Latin de l’Afrique », ce n’est plus le cas depuis peu. Le niveau des élèves béninois a considérablement chuté. Il n’est pas rare de voir des élèves et mêmes des enseignants avoir du mal à s’exprimer en français et écrire correctement un texte dans cette langue pourtant, langue officielle de travail. Cette situation déplorable a différentes origines dont les mouvements de protestation et de grève. On se souvient qu’en 2012, la grève des enseignants des trois ordres de l’enseignement qui avait paralysé pendant trois mois l’école avait impacté négativement les résultats de fin d’année en dépit de la prorogation de l’année scolaire.  D’un taux d’admissibilité de 45% en 2011 au Bepc, le Bénin était passé en 2012 à un taux 31, 68%. Ce fut de même pour l’examen du Certificat d’études primaires : 82% en 2011contre 78,88% en 2012.

Vu ces différentes statistiques,  la décision du gouvernement du président Boni Yayi de maintenir à leurs dates initiales les différents examens de fin d’année  alors même que les mouvements de débrayage se poursuivent dans le secteur éducatif fait craindre une hécatombe.  Cela, à la fois sur les résultats des différents examens mais aussi sur le niveau des élèves.

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