Objet de piété dans le christianisme : la croix, une foi et une puissance matérialisées

A l’entrée des Eglises ou logée contre la façade du mur surplombant l’autel tout comme perlant au cou de certains chrétiens, la croix est un objet de piété usité dans certaines confessions religieuses dont les fidèles en donnent la quintessence. « On ne peut distinguer un chrétien Catholique sans sa croix». 

Publicité

Frère Marc Tobossi, religieux de la congrégation des frères de Jésus-Christ, rencontré à l’Eglise Catholique Saint Jean de Cotonou, parle ainsi du crucifix. Sorte de croix avec la représentation de Jésus-Christ qu’on rencontre dans certaines confessions religieuses et très utilisée par les fidèles desdits groupes religieux. Des bouts de bois, de métaux ou de matière plastique qui, selon le frère Marc, valent plus qu’on ne l’imagine. «Symbole de douleur, c’est aussi la marque de la victoire de Jésus-Christ sur le diable». «C’est un signe particulier pour montrer comment l’Homme Dieu a accepté de souffrir et mourir pour le salut de l’humanité» disait le Prophète Samuel Biléou Joseph Oschoffa, fondateur de l’Eglise du Christianisme céleste, cité par le Pasteur Apollinaire Adétonah dans le livre intitulé «Lumière sur le christianisme céleste», page 25. Dès qu’on a reçu le sacrement du baptême, explique Frère Marc Tobossi, on a accepté Jésus-Christ. La croix est donc, selon lui, ce symbole qui permet d’identifier un chrétien parmi la multitude. Dame Lalèyè Odette, crucifix pendant le cou, cette chrétienne catholique de l’Eglise sainte Joséphine Bakhita d’Abomey-Calavi renchérit : «C’est un symbole, un signe visuel, palpable, une identité pour marquer notre appartenance et témoigner à Jésus-Christ notre attachement».

Terreur des forces du mal, force des faibles

«Dix- sept ans de vie conjugale tumultueuse, un enfant drépanocytaire décédé, délaissée par mon mari, une kyrielle de problèmes que je ne saurai entièrement narrée. Et aujourd’hui la paix du cœur, et cerise sur le gâteau, en novembre prochain, le mariage avec mon mari de retour au foyer». Autant de problèmes que n’aurait pu traverser, sans l’aide de la croix, une vendeuse d’objets de piété rencontrée dans une église catholique de la place qui a requis l’anonymat. Chaque problème dit-elle, «Je le considère comme une croix. Le crucifix me rappelle les épreuves desquelles Jésus a triomphées à Golgotha et j’ai toujours gardé l’espoir de triompher comme lui. Aujourd’hui je pus témoigner que «La croix nous donne du courage face aux épreuves de la vie». «La croix, c’est le salut» disent les chrétiens célestes. Et ce n’est pas tout. A en croire Marc Tobossi, le crucifix est un rempart contre les attaques spirituelles. «Aucune force maléfique ni le diable ne résiste en présence de la croix. Le possédé s’écroule» a-t-il indiqué avant de témoigner : «Au cours d’une prière d’exorcisme, j’ai posé une croix en bois sur une fille possédée. Aussitôt, s’est élevée d’elle, une voix qui disait «Otez de mon corps cette matière chaude qui me brûle si tant». «Et la jeune fille fut délivrée, avec une marque de brûlure sur la partie en contact avec la croix». Montrant, la croix, il apprend que celle-ci, est la croix de Saint- Benoît que les exorcistes utilisent. Les merveilles de la croix, confie Marc, ne sont pas des faits surprenants. Elles sont assimilables à celles inspirées du livre d’Exode en son chapitre 21 du 6è verset au 9è (Exode 21 : 6-9) dans la Sainte bible où Moïse a, sur instruction divine, fabriqué un serpent en bois qu’il a tendu vers les cieux pour délivrer les Israélites des serpents brûlants qui mordaient bon nombre d’entre eux à cause de leurs nombreux péchés et oppositions aux préceptes divins. D’un autre côté, rappel le religieux, l’origine de la croix remonte à des siècles en arrière, dans l’antiquité romaine où la croix est réservée à ceux qui sont rejetés, bannis de la société et considérés comme hérétiques ou répugnants. Et donc, poursuit-il, rejeter la croix ou le crucifix, c’est tenir une attitude des païens qui ayant rejeté Jésus-Christ, l’ont porté à la croix. C’est rejeter Jésus-Christ autant que son père qui l’a envoyé mourir sur la croix pour nous sauver.

Toute croix n’est pas croix

Attention ! Il ne faudrait pas se tromper. Toute croix n’est pas croix. «Même les forces des ténèbres ont aussi les leurs qui circulent.» Dixit Marc Tobossi. Avant tout usage, il est indispensable que la croix soit bénie par un prêtre de l’Eglise catholique romaine. Entre autres croix prohibées, il y a les croix sans la représentation de Jésus-Christ. Il y a aussi les croix avec la représentation de Jésus-Christ mais sans la mention “I.N.R.I’’, «Jésus de Nazareth, Roi des juifs» en hébreux. (Cf Jean 19 : 19 ). Celle-ci à ses dires, n’est pas automatiquement prohibée. Mais à son appréciation, sans la représentation de Jésus-Christ, cette croix est vulgaire. Néanmoins si on la fait bénir par un religieux de l’Eglise catholique, elle peut servir et valoir ce que de droit pour un chrétien catholique. Par contre, les chrétiens célestes sont stricts sur la catégorie de croix. La croix permise dans l’Eglise du Christianisme céleste, est celle avec à la fois, la représentation de Jésus-Christ et la mention “I.N.R.I.’’ Ceci en conformité à une vision du fondateur de cette Eglise, rapportée dans «La lumière sur le Christianisme céleste» à la page 25. «Je répondis : «Je mettrai une croix de bois simple sans image du Christ.» Il me dit : «Non, je veux que ce soit une croix réelle avec le Christ couronné, le côté percé, et l’inscription hébraïque car une croix simple peut être confondue avec celle des voleurs crucifiés en même temps que Jésus ou avec n’importe qu’elle autre croix puisqu’on crucifiait avant Jésus.» A chaque Eglise chrétienne, ses visions sur la forme de la croix même-si les appréciations sur le fond se rejoignent.

Blaise Ahouansè & Olivier Ribouis

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité