Depuis 2006, les Directeurs généraux changent au Port de Cotonou suivant un cycle d’un an. A peine ont-ils le temps de s’installer et de bien s’imprégner des méandres de l’administration portuaire qu’ils sont emportés.
Si pour les deux derniers, les raisons du limogeage sont rendues officiellement, pour les sept autres, on n’en sait rien. La compétitivité du port est ainsi sacrifiée sur l’autel de l’instabilité.
Six directeurs généraux de pleins pouvoirs et deux intérimaires. C’est le bilan des directeurs qui se sont succédé à la tête du Port autonome de Cotonou depuis 2006 l’année où Boni Yayi est arrivé au pouvoir. Joseph Tchaffa, Christophe Aguessy, Jérôme Dandjinou, Cyriaque Atti Mama, Albert Houngbo, Joseph Ahanhanzo en sont les six Dg alors que Lazare Gnonlonfin et Kassim Traoré, tous deux Dga ont assuré l’intérim du poste de Dg. Au total, huit personnes sont déjà passées à la tête de cette société surnommée « poumon de l’économie béninoise ». Si on sait tout au moins que les deux derniers Dg ont été limogés à cause de malversations financières, pour les autres, les raisons n’ont jamais été élucidées. Intrigues politiciennes ou limogeages fantaisistes ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est remarquable, c’est que la plupart des Dg nommés proviennent des entrailles des Fcbe, la nébuleuse politique qui soutient Boni Yayi depuis son arrivée au pouvoir en 2014. On peut donc affirmer sans se tromper qu’il s’agit de nominations politiques. En tout cas, les nominations ne se font pas sur étude de dossiers et le profil des postulants n’est pas forcément pris en compte. Ainsi a-t-on vu passer à ce poste des sociologues, des ingénieurs, des planificateurs, des économistes et des juristes. Très peu de spécialistes ou bons connaisseurs du port ont été nommés. Il est donc normal, si c’est cela la raison, qu’ils ne se montrent pas à la hauteur et qu’ils soient limogés pour des erreurs de gestion ou pour des malversations comme ce fut le cas pour les deux derniers. Ces nominations et ces limogeages fréquents et peu pertinents créent une instabilité administrative préjudiciable à la compétitivité du Port. Sous d’autres cieux, les Dg sont nommés après une longue compétition, ils ont un mandat et un cahier de charges et ne sont relevés de leurs postes dans la légèreté ou pour des raisons politiques. Ici, le poste semble bien être donné en récompense du combat politique.
15 candidats à la succession de Traoré
A peine a-t-il été relevé de ses fonctions que le fauteuil abandonné par le Dg Kassim Traoré fait courir des plusieurs cadres. Selon des indiscrétions, le Chef de l’Etat aurait retenu de confier le poste à un cadre ressortissant d’Abomey après le départ précoce de ce poste de Joseph Ahanhanzo. Cette information aurait motivé plus d’un. Déjà, une quinzaine de candidatures ont été enregistrées. Parmi elles, les généraux Agbidinounkoun et Awagbè Behanzin, tous des retraités, des proches collaborateurs du Chef de l’Etat comme Edgard Soukpon, Raoul Gléssougbé, Sg de la mairie d’Abomey Calavi, étiqueté comme un ancien militant Un, le député Parfait Houangni, Fructueux Aho, Damien Z.Alahassa, Sylvie Glèlè, proposée par la Rb, M. Dako du Haut Commissariat à la gouvernance concertée et bien d’autres. Pendant tout le weekend, les tracassions ont eu lieu à Cotonou, Abomey et Akassato. L’honorable Zéphirin Kindjanhoundé aurait même pris la posture d’un coordonnateur mais il semble être supplanté par le roi Agoli Agbo plus écouté par le Chef de l’Etat. Selon des sources concordantes, le Président de la République, pour coller aux exigences des partenaires au développement et pour pérenniser les nombreuses réformes au port, serait à un pas de confier le poste à un cadre du port originaire du plateau d’Abomey. Plus question de confier ce poste à un cadre qui vient de l’extérieur du port. Deux personnes sont dans ce cas et leurs dossiers sont déjà remis au Chef de l’Etat.
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