Propagande gouvernementale au Bénin : au bord du pétage de plombs

Le Barça, le football club de référence, accumule depuis quelque temps, des défaites inimaginables même chez les derniers du classement. L’équipe vantée comme la « meilleure de tous les temps » – ça c’est l’hyperbole qu’aiment les journalistes incultes – a semble-t-il usé son génie sur un style trop prévisible, au scénario réchauffé.

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Ses adversaires le lui rendent désormais bien, en lui opposant un football défensif, axé sur des contres rapides, un engagement physique proche du rugby. Bref, la « meilleure équipe de tous les temps » a la mine triste et presque pitoyable du looser. La mouvance présidentielle, toute proportion gardée, arbore le même visage congestionné. Divisée par les petits intérêts, fractionnée en des branches aussi infinies que les poils dans la barbe d’un centenaire, cette machine à soutenir le roi, semble à bout de force. Certes, les chefs et leurs affidés immédiats tentent, au nom de la reconnaissance du ventre, de paraître solidaires, jouant, quand il le faut, les indignés lorsque le roi est mis à nu. Mais ils savent qu’il ne s’agit plus que d’un enfumage, que l’essentiel est ailleurs et que cet ailleurs reste la vie torchonnée dans laquelle végète le peuple. A la télévision nationale, le monologue, comme une coulée diarrhéique, se poursuit toujours. Ministres, directeurs de cabinet, chefs de service, chargés de projets ou de communication se relaient pour égrener, étager les hauts faits de l’ère Yayi. Des milliards supposés injectés dans l’économie nous sont « vendus ». Des « réalisations » qualifiées d’ « inédites dans la sous-région », nous sont évoquées. Et des documents, dont personne ne peut vérifier l’authenticité, sont brandis. D’ailleurs, qui pourrait contester les chiffres ? Quel benêt oserait risquer des questions qui fâchent ? Surtout pas ces journalistes bienveillants et même complices, qui ne servent à rien d’autre qu’à leur tenir le micro à l’ORTB ! D’ailleurs, pourquoi contester ? Le peuple est content et même trop content de son chef. Seule une poignée d’individus à l’esprit retors, démarchée par Satan et son plus fidèle allié Patrice Talon, manifeste une colère surfaite. Et que dire des opposants, minoritaires et aigris, condamnés à remâcher leurs frustrations à longueur de temps ? Mais l’overdose de la propagande ne peut plus masquer les grosses fêlures qui sont apparues dans le béton. Les détournements érigés en sport national, la mauvaise gestion des hommes, le je-ne-suis-jamais-au-courant-de-rien, la crise énergétique sans fin, le risque d’une année blanche, les éléphants blancs, les hippopotames gris, les oiseaux noirs, bref, tous ces fléaux sont devenus si visibles que l’enfumage, malgré force déploiement et agitation des communicateurs, rend le roi encore plus nu. Mais un proverbe africain conseille : « à renifler trop longtemps le pet de l’effronté, il vous juge sans nez ». Ceux des « Mouvanciers » qui en ont gros sur la patate, commencent à trouver nauséeuse l’odeur de la gestion du gouvernement Yayi. Non seulement, ils ne se bouchent plus le nez en cachette, mais ils ont commencé à rendre plus audible ce qui se murmure à voix de tapis. Au bord de l’explosion, les chiens du roi n’ont plus leurs têtes à eux. Le pétage de plomb n’est plus loin.

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