Retournements de veste d’Irenée Agossa : les Beninois ont de la mémoire

(Ils n’ont pas oublié les voltes faces successives du sieur Irénée Agossa) Le 9 mars 2011, peu avant les élections présidentielles, Irénée Agossa allumait la mèche contre le gouvernement Yayi, attaquant de front la ministre de la micro-finance d’alors, Rekya Madougou. 

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Le fait que la belle était électrisante de séduction, que son noir aux lèvres, assorti d’une crinière dans le vent, soit aussi érotisant, n’avait nullement refréné son élan. Bien au contraire. Réré s’en était pris vertement à elle, qualifiant le programme de micro-finance qu’elle pilotait de « propagande grossière », d’un « moyen de détournement », de « coquille vide ». Je tais ici les autres noms d’oiseaux qu’il avait lancés à l’endroit de la sémillante dame. Celle-ci, qui ne se mouche guère avec le coude, avait défié l’ex-porte-parole de l’Union Fait la Nation à l’occasion d’un débat sur Golfe TV. La déculottée essuyée par notre Irénée national ressemblait à s’y méprendre au naufrage du Titanic. D’ailleurs, pour s’en relever, l’homme a cru bon aller s’aplatir devant Yayi, celui qu’il avait pourtant voué aux gémonies pour devenir son Conseiller Technique…à quoi déjà? En tout cas, Rekya Madougou ne croyait pas si bien dire: le monsieur était dans la « confusion, l’égarement et le mensonge ». Ce qui, finalement, semble être sa marque identitaire. Car, quand on le voit aujourd’hui fulminer, tempêter, l’écume à la bouche, contre les gens dont il avait été le serviteur zélé, on ne peut qu’applaudir des deux mains. Il n’y a pas si longtemps, il avait été l’un des opposants farouches à Kékéréké. A chaque sortie médiatique, il l’arrosait de mots que le Kaméléon, avec son humour légendaire, se dépêchait de jeter dans la corbeille des « futilités langagières ». Le vieux Général savait que quand la pintade se met à hurler, c’est qu’elle attend des grains de maïs de son maître. C’est pourquoi, un matin, on a vu l’opposant bouillant nous exposer, avec des arguments à déboucher les oreilles d’un sourd, qu’il fallait que le Kaméléon rempilât. On avait pensé que le ciel lui était tombé sur la tête. Nenni. La transhumance était déjà en marche et l’avait consumé corps et bien. Mais Iréné ne nous a pas permis de nous remettre de nos émotions. A peine étions-nous en train d’essuyer nos larmes qu’il avait déjà atterri pieds joints à la HAAC pour le compte du gouvernement. On connait la suite. Certes, on me dira que les errements de ce monsieur appartiennent au passé et qu’il ne sert à rien de les agiter, mais quand des tocards veulent nous faire prendre des vessies pour des lampions, il y a lieu de leur faire ce petit rappel. « M. Agossa, dit un internaute avisé, n’est pas le plus vulnérable des opportunistes. Laissez-le vendre ses illusions à qui veut être son client. Pourvu qu’il en vive ».

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