Depuis mars 2013, le Bénin n’arrive pas à organiser les élections communales pour doter nos communes de nouveaux conseils communaux. Au sein du gouvernement, on a traîné les pas jusque là. Il a fallu la pression de la communauté internationale pour voir Yayi se décider à organiser les élections. Seulement voilà, le délai de trois mois donné relève de l’impossibilité puisque la correction de la Lépi n’aurait pas encore terminée.
La dernière décision prise par Boni Yayi d’organiser dans les trois mois à venir les élections communales a suscité plus d’inquiétude de la classe politique plus qu’elle ne l’a rassurée. Au sein de l’opposition, cette décision est prise au sérieux et on pense déjà que le Chef de l’Etat se prépare, comme à son habitude, à organiser les élections bâclées comme en 2011. Et pour cause, le processus de la correction de la Lépi vient à peine de commencer. Or, les techniciens du Centre national de traitement des données et surtout les membres du Comité d’orientation et de supervision de la Lépi(Cos-Lépi), leur président en tête, ont longtemps informé le gouvernement et le peuple béninois sur le processus de la correction qui, au total, durera au moins six mois. A plusieurs reprises, Sacca Lafia a attiré l’attention du gouvernement sur la nécessité de vite lancer le processus pour vite finir. Mais ce n’est que le mois dernier que les choses ont commencé. Sur les dix étapes prévues, la première qui est l’audit participatif n’est même pas encore terminée. Et là, avertissent les techniciens, il faut compter avec les rajouts de délai. Deux semaines accordées de plus aux populations pour leur permettre de se faire enregistrer. On peut donc affirmer qu’avec ces rajouts, le processus peut durer plus que le temps qu’on y a prévu. On ne comprend donc pas pourquoi et comment le Chef de l’Etat envisage d’organiser ces élections dans trois mois alors qu’à cette échéance, la liste électorale ne sera pas encore prête. Depuis, une question est sur toutes les lèvres, Yayi veut-il organiser les élections communales sans la Lépi ?
Pression internationale
Cette déclaration du Chef de l’Etat est à vite classer dans le grand lot de ses manèges politiques. Le Chef de l’Etat a l’habitude de ne pas dire forcement ce qu’il pense. Politicien très rusé, il a l’habitude de lancer le clignotant à droite et de tourner à gauche. En effet, à écouter cette déclaration, on a comme l’impression que le Chef de l’Etat n’a parlé que pour se dédouaner auprès de la communauté internationale. C’est elle, à travers les partenaires au développement qui lui met la pression pour vite organiser les élections sinon le Bénin pourrait être sevrée de la manne financière internationale. En disant cela, Yayi veut leur montrer que le retard dans l’organisation des élections ne dépend pas de lui. Il croit ainsi leur faire oublier son engagement personnel pour convaincre sa majorité à voter une loi pour prolonger le mandat des maires. A cela s’ajoutent ses nombreuses tergiversations avant l’installation du Cos-Lépi et avant le déblocage des premiers moyens financiers pour vite démarrer les travaux. Il a fallu attendre les tapages médiatiques de Sacca Lafia pour voir le gouvernement servir à doses homéopathiques, les financements à l’institution chargée de superviser cette opération. Avec de tels agissements, on peut douter de la volonté du Chef de l’Etat d’organiser les élections à temps.
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