Zik et Sagesse : «Aga ma gnon nu hèdé », nul n’est à l’abri

Le rang des victimes expiatoires  continue de se gonfler au Bénin et nul n’est à  l’abri comme le chante le célèbre orchestre béninois Poly-Rythmo dans «Aga ma gnon nu hèdé », un morceau funèbre dont la nature rime bien avec l’actualité des ministres et Dg sur la sellette au Bénin.

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Où est absente la joie, s’installent la tristesse et les grincements de dents. Un à un, des hommes d’affaires et cadres béninois à savoir ministres, directeurs généraux et autres passent de  la gloire à  la disgrâce sous les régimes bonnet blanc et blanc bonnet,  du changement et de la refondation. La situation interpelle et appelle tous ceux qui vivent encore dans l’escarcelle du pouvoir à écouter la mélopée «Aga ma gnon nu hèdé » qui signifie en Français «Le ciel n’est favorable à aucun oiseau».

Nul n’est à l’abri

«Aga ma gnon nu hèdé » est une mélopée de  l’orchestre Poly-Rythmo, appropriée aux moments de deuils et de grandes tristesses. Au-delà de sa nature funèbre, ce morceau  édifie par la quintessence de son message qui se résume à «Nul n’est à l’abri ». Nul n’est à l’abri de la mort,  dit la mélopée. La mort évoque la destruction, l’extinction, les ténèbres,  le silence, la fin. La mort n’a pas d’amis, et n’épargne personne. Quand elle veut détruire, anéantir, réduire au silence, «Nul n’est à l’abri ». Sous le changement comme sous la refondation, les têtes tombent pour un oui, pour un non. Du plus féru des ministres flagorneurs au Directeur général béni-oui-oui, des hommes d’affaires les plus puissants du pays aux moindres, juristes ardents défenseurs du pouvoir et même dans le cercle familial  de  celui qui est perché là-haut, tous sont passés sous la guillotine. Les plus chanceux s’en sont sortis avec des séquelles. Certains malgré leur attachement au grand barbu, sont condamnés au chômage après avoir occupé de grandes responsabilités. «Nul n’est à l’abri ».

Nulle part

«Le ciel n’est favorable aux oiseaux dont les vies tiennent au lance-pierres. Les eaux non plus  ne sont favorables aux poissons dont les vies tiennent au filet » dit le morceau qui ajoute qu’autant « La terre n’est favorable à l’humain ». Les trois espaces ainsi énumérés font remarquer une chose, «Nulle part, on est à l’abri ». Rapportée à la situation qui prévaut actuellement dans le pays, cadres de l’administration  publique béninoise, hommes d’affaires et hommes politiques ne sont à l’abri de rien. Autant la vie de l’oiseau tient à un lance-pierres, autant en un clin d’œil, on radie ou réduit à l’exil de hauts fonctionnaires qui  s’attendaient à tout sauf à de tels sorts. Autant le pêcheur prend le poisson dans ses filets, autant des citoyens sont pris dans des guets-apens après avoir mangé et bu à la table du pouvoir. Quels que soient  la position que l’on occupe, le degré des liens, ne jamais oublier ce que dit Poly-rythmo « nul n’est à l’abri ». Le chef du pouvoir n’a  pas de bras droit. Même celui qui était présenté comme tel, a fini par jeter l’éponge et quitter les choses avant que les choses ne le quittent.

Mais la roue tourne

Certes nul n’est à l’abri. Cependant la différence entre la mort et le chef qui se fait appeler « papa » comme le font la plupart des autocrates, est que le chef est aussi un mortel. Il est fini, saisissable. La mort, non. Et à ne pas oublier,  il arrive que le redoutable pêcheur finisse noyé dans les flots des eaux qui le livrent aux poissons qui s’en régalent, non pas, par esprit de vengeance mais parce que la nature  a fait de leur bourreau de toujours, leur nourriture du jour. Aussi, faut-il le rappeler,  il y a eu pire que lui dans les annales de l’histoire. Ils n’ont jamais eu assez de temps pour achever leurs œuvres avant  que le temps ne s’arrête pour eux.

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