Affaire des 14 milliards à la SOBEMAP : Toléba s’échine à défendre Yayi sans se disculper

Dans sa réaction publiée hier, mardi 13 mai 2014 entre autres par notre confrère  La Nation », le quotidien de service public, «  le Directeur général de la Sobemap mis en cause dans la gestion malsaine du dossier d’acquisition d’équipements au profit de la société d’Etat qu’il dirige s’est contenté de défendre comme il peut son chef, le président de la république, sans chercher à dire la vérité sur ce qui lui revient  comme responsabilité dans cette affaire.

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Apropos de la mauvaise gestion du dossier d’acquisition d’équipements au profit de la Société  béninoise de manutention portuaire (Sobemap), le Dg Seibou Soumanou Toleba mis en cause par le Front des organisations  nationales contre la corruption, (Fonac), a parlé.  Mais loin d’apporter les preuves de son innocence, le Dg Toleba a fastidieusement déployé un argumentaire dont l’unique but était de redorer le blason du chef de l’Etat qui serait ternie par cette affaire. Selon sa déclaration rapportée par le quotidien de service public « La Nation », le Dg Toleba estime que « depuis le 05 mai l’opinion publique nationale et internationale a eu droit à des déclarations et invectives de toutes natures tendant à salir l’image de son Excellence, monsieur le président de la République, chef de l’Etat, chef du gouvernement le Docteur Thomas Boni Yayi dans ce qu’il convient d’appeler

‘’Le dossier d’acquisition d’engins et de matériels de manutention au profit de la Sobemap’’ ».  A s’en tenir à ces propos du Dg Toleba, il ne s’agit pas de lui, mais plutôt du chef de l’Etat Boni Yayi. Et feignant d’ignorer que le président Yayi qu’il défend l’avait déjà noyé dans sa propre réaction, la question est de savoir à quoi joue Toleba ?

Bénin : la version du Dg dans l’affaire des 14 milliards à la Sobemap

Yayi noya son Dg Toleba

Le Président de la  république n’avait plus besoin d’être défendu. En marge d’une rencontre avec les maires et le préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, le locataire de la Marina avait déjà assumé sa  propre défense sur les accusations d’intrusion qui étaient portées contre lui. Mieux, le président Yayi n’a pas prêté sa couverture à son Dg Toléba qui avait affirmé avoir reçu un coup de fil de lui pour surseoir au processus d’attribution des marchés  à des entreprises soumissionnaires à un appel d’offre international.  « S’il veut faire du gré à gré pour prendre des commissions, avait martelé Boni Yayi ,il n’a pas besoin de mêler mon nom à ça. J’ai eu des informations par le biais de mes radars faisant état de ce qu’il est sur le point  d’attribuer le marché à une autre société en violation des décisions du Conseil des ministres. » Et ce n’est pas tout. Le président continue de noyer son Dg « Plus est, il a augmenté 1 milliard de F Cfa  au montant initial. Je l’ai sommé au téléphone de revenir sur sa décision et de se conformer aux instructions du Gouvernement s’il ne  veut pas avoir des problèmes avec moi,  puis j’ai raccroché. Le lendemain, il écrit à son ministre de tutelle pour dire que je l’ai instruit à l’effet de surseoir aux dépouillements (…). La Sobemap tire le Port vers le bas faute de moyens adéquats. »

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A quoi joue Toleba ?

A quoi joue Toleba ? Il est important de chercher à comprendre ce que cache le Dg Toleba dans sa tentative de sauver l’image du président qui apparemment n’a pas besoin de ce service-là. Un décryptage du chapelet d’attributs qu’il a égrené au chef de l’Etat tel un griot « son Excellence, monsieur le président de la République, chef de l’Etat, chef du gouvernement le Docteur Thomas Boni Yayi » laisse croire que le Dg veut caresser le chef dans le sens du poil pour le calmer. Serait-il, un de ces Dg qui seront locataires de la prison civile de Cotonou si le chef de l’Etat décidait de publier  les audits sur la gestion des entreprises d’Etat ?

La croix de Toleba

Malgré sa réaction, le Dg Toleba n’a pu se décharger de sa croix. Il lui est reproché d’outrepasser la décision du conseil des ministres, de  procéder à la réattribution des marchés à des entreprises au terme d’un dépouillement d’Appel d’offre qu’il aurait lancé à Paris, alors qu’il était envoyé en Europe à la tête d’une délégation, pour acheter les engins directement sur le marché. Il lui est aussi reproché de vouloir dessaisir le président du Conseil d’administration du pouvoir de signature du décaissement des 11,5 milliards  empruntés à la Boad. Qu’en dit-il ? Rien ! Absolument rien !

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