Au ministère béninois des Travaux publics et des Transports, le maître des lieux, Bonaventure Aké Natondé vient de poser un acte bien surprenant. Par des arrêtés pris le 21 mai dernier, il a remis en cause une nomination formalisée la veille seulement par un décret pris en Conseil des ministres.
Un fervent chantre du régime du président Boni Yayi vient de lui faire un gros bébé dans le dos. Ce chantre qui vient de remettre en cause une décision prise en Conseil des ministres puis matérialisée par un décret s’appelle Bonaventure Aké Natondé. C’est l’actuel ministre des Transports et Travaux Publics. Ce tapé du dos du ministre Aké au président Boni Yayi, voire à tout le gouvernement, est relatif à une affaire de nomination qui va sans doute créer des grincements de dents au sein du ministère des Travaux publics. Ce qui est encore plus grave, le ministre a pris un arrêté pour abroger une décision prise par décret.
Réuni en Conseil des ministres le 04 avril 2014, le Gouvernement a procédé à des nominations au Ministère des Travaux publics et des Transports. A cet effet, M. Gilbert Sonagnon Ahouansou a été nommé Directeur départemental des Travaux Publics et des Transports Atlantique-Littoral. Il a en effet été confirmé à ce poste dont il assurait l’intérim depuis avril 2013. Ces nominations ont été formalisées par un décret pris le 20 mai 2014. Le document est signé par le président de la République, le ministre de l’Economie et des Finances et celui des Travaux publics et Transports. Le lendemain, 21 mai, le ministre Aké prend des arrêtés pour opérer un jeu de chaises musicales à sa guise. Le premier arrêté mute Monsieur Gilbert Sonagnon Ahouansou de son poste à celui de Directeur des Travaux neufs. Et le second porte nomination de monsieur Rock Célestin Houndjè, actuellement directeur des Travaux neufs, au poste de directeur départemental des Transports et Travaux publics de l’Atlantique-Littoral (Ddttp/al). Le ministre somme les deux personnalités de se passer service au plus tard le vendredi 23 mai. A peine le décret est-il signé par le Chef de l’Etat que le ministre signe un arrêté qui prend son contre-pied. M. Gilbert Sonagnon Ahouansou a juste eu le temps d’avoir connaissance du décret par lequel le Conseil des ministres l’a confirmé au poste de Ddttp/al. S’il devrait attendre la signature du décret pour prendre service, il n’aurait même pas eu le temps de prendre service avant d’apprendre sa mutation à un autre poste. Cela s’appelle bafouer l’autorité du chef de l’Etat. Les juristes vous diront d’ailleurs qu’il se pose un problème de parallélisme des formes. Un arrêté ne saurait abroger un décret. On se demande ce qui a bien pu motiver le ministre Aké Natondé à s’aventurer sur une pente si glissante et peu recommandée.
Anguille sous roche
Des indiscrétions font état de ce qu’il est reproché à Monsieur Roch Célestin Houndje de ne pas rançonner les entreprises au profit du Ministre pour lui permettre de faire face à ses activités politiques. Le Chef de l’Etat doit demander des explications à ce sujet à son Ministre. Surtout qu’en mutant Roch Houndjè, le ministre veut casser une équipe compétente, à la tête de laquelle se trouve le directeur général des Travaux publics, M. Donné Amouzou. En effet, le directeur des travaux neufs travaille sous la responsabilité du Directeur général des Travaux publics. « J’ai demandé de le décorer d’ailleurs puisqu’il travaille bien », a affirmé le chef de l’Etat il y a quelques jours faisant allusion à M. Donné Amouzou. C’était lors d’une séance de travail au Palais de la Marina avec les élus locaux de la commune d’Abomey-Calavi. Pourquoi le ministre Aké veut-il alors enlever une pièce d’une équipe dont le président de la république a reconnu le mérite en félicitant publiquement le Directeur général des Travaux publics ? Question !
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