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Table ronde économique du Bénin à Paris : les dossiers à ne plus soumettre aux bailleurs de fonds

Par Charly Hessoun
06-05-2014
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Le Bénin organise les 17, 18 et 19 mai prochains à Paris la table ronde économique du Bénin. Géniale par sa nature, cette idée devrait permettre au Bénin de mobiliser les ressources extérieures pour la réalisation des projets à grand impact sur l’économie nationale.

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Seulement voilà, cette initiative pourrait s’avérer inefficace dans la mesure où le Gouvernement veut remettre sur la table des projets dont les accords de financement sont bouclés. C’est le cas du projet « Epine dorsale » et de bien d’autres.

A quelques jours du démarrage de la table ronde de Paris, le Gouvernement s’est penché sur l’évènement à travers un séminaire gouvernemental. A l’issue duquel le ministre du Développement, Marcel de Souza a présenté les grands projets que le Gouvernement entend soumettre aux bailleurs de fonds pour solliciter leurs financements. Au total, cinq grands projets devraient être mis sur la table. Il s’agit du projet Épine Dorsale, de la construction de l’aéroport de Glodjigbé, du projet de la Route des Pêches, du projet de valorisation des vallées et du projet de construction d’un hôpital de référence. Cette liste devrait surprendre plus d’un. Si l’objectif de la table ronde est de mobiliser les bailleurs pour le financement  de ses projets, le Gouvernement semble jouer pour perdre.

La DIASPORA Béninoise de France prépare la table ronde des partenaires techniques et financiers à Paris

En effet, les projets suscités sont, pour la plupart, des projets ayant déjà connu un début de financement ou dont les bailleurs de fonds sont déjà identifiés. Le projet de valorisation des vallées a bénéficié d’un financement de la Bad. Cela a même été relayé dans les médias. De même, le projet de construction de l’aéroport de Glo Djigbé a été confié à un groupe Sud- Africain, et  les documents relatifs ont été signés en présence du Chef de l’Etat béninois Dr Boni Yayi et de son homologue Jacob Zuma de l’Afrique du sud. Idem pour le projet du Port sec de Glo Djigbé déjà confié au Groupe Apm Terminal (Maersk). Mais le cas le plus préoccupant est celui du projet Epine dorsale.

Quid du projet Epine dorsale ?

Ici, le promoteur et concessionnaire est le groupe Petrolin du Béninois Samuel Dossou Aworêt. Pour la réalisation et la réussite de ce projet, le Groupe a déjà constitué son consortium de cabinets et de partenaires techniques et financiers assez expérimentés. Dans le cadre de ses activités en République du Bénin, le Pdg du groupe, à travers ses filiales Pic Network Limited (société de droit mauricien) et Pic International SA (société de droit béninois), a conçu un modèle de développement sous régional qui s’articule autour de quatre projets majeurs que sont : un port pétrolier, minéralier et commercial en eau profonde  à Sèmè-Podji (Bénin) ; un chemin de fer opérationnel de Cotonou à Parakou avec une extension de Parakou à Niamey via Dosso (Niger) ; plusieurs ports secs que de besoin, notamment les ports secs de Parakou et Dosso ; un aéroport international à Kraké, à la frontière entre le Bénin et le Nigéria. Chacune de ces composantes de l’Epine Dorsale bénéficie de conditions générales contenues dans la convention cadre de partenariat Public/Privé et d’investissement entre la République du Bénin et la société Pic Network Limited, signée entre le Gouvernement béninois et le Groupe PETROLIN le 25 janvier 2010.

Dans ce cadre, PIC International a réalisé des  études techniques et financières sur fonds propres pour cerner les réalités techniques et environnementales de la réalisation du Projet d’Epine Dorsale. Les Cabinets de réalisation des études tels que les cabinets français, Herbert Smith, Axcelcium, Sncf International, Port du Havre, Coteba devenu Artelliz, Technip, Sofremines, Ernst & Young France et Suisse ; les Cabinets et opérateurs internationaux, tels que Rites (filiale du géant mondial ferroviaire Indian Rail), Sharpoji, Pallonji (le plus gros actionnaire du groupe Tata) et sa filiale Afcon (constructeur du métro de Delhi et du plus long pont aérien ferroviaire en Inde) et le cabinet Herbert Smith à Paris sont aux chevets de ce projet. Il en est de même de quelques bureaux d’Etudes africains comme Afrique Omnitech, Bénin Expertise, Haute Adhérence, etc qui ont été associés à la réalisation du projet. En clair, Le Groupe PETROLIN a des droits inaliénables sur ce projet. Il en est le concessionnaire, investisseur.

Mauvaise foi du Gouvernement

Mais curieusement, dans son compte rendu, le ministre du développement Marcel de Souza n’a insisté que sur trois composantes du projet que sont : la construction et la réhabilitation du chemin de fer Cotonou-Niamey, la construction d’un port en eau profonde  à Sèmè -Podji et la construction des ports secs. Pour le chemin de fer Cotonou-Niamey, le groupe Petrolin a gagné l’appel d’offres bi-étatique Bénin-Niger sur la concession ferroviaire relative à la réhabilitation, à la construction des voies de chemin de fer Cotonou-Parakou - Dosso-Niamey et à la gestion du même réseau ferroviaire. La lettre de notification de l’adjudication de la concession à Petrolin signée par les deux Etats le 22 juillet 2010 a permis à ce groupe de continuer son soutien apporté au réseau ferroviaire Bénin-Niger en attendant la finalisation de la Convention particulière ferroviaire. Mais depuis ce temps, Petrolin a attendu vainement  la signature de la convention de la mise en concession jusqu’au 07 novembre 2013 où, contre toute attente à la Présidence de la République du Bénin en présence des deux Chefs d’Etats du Bénin et du Niger et de Monsieur Vincent Bolloré, le Pdg Dossou Aworêt s’est vu imposer le Groupe Bolloré comme partenaire stratégique désigné par les deux Etats et une répartition des intérêts dans les chemins de fer Bénin - Niger comme suit : 40% Bolloré, 20% Petrolin, 20% pour des privés nigériens (non identifiés à ce jour) et 10% pour chacun des deux (02) Etats. Pour le Port Sec de Parakou d’un montant de 22 milliards de francs Cfa entièrement financés par le groupe, les travaux évoluent  à grands pas. Quant au projet de port en eau profonde de Sèmè, il bénéficie d’une convention particulière signée avec l’Etat Béninois le 09 décembre 2011 et approuvé par décret présidentiel. Les études techniques, financières et environnementales sont commandées et financées par le Groupe Petrolin lequel n’attend que la liste des sinistrés pour procéder à leur dédommagement. Conformément au cahier des charges, cette liste n’est toujours pas disponible du côté du gouvernement Béninois. Le groupe Petrolin a donc joué sa partition et n’attend que le gouvernement joue la sienne. Quelle est alors l’opportunité de remettre ce projet à l’ordre du jour? Quelle est la crédibilité de notre pays quand les bailleurs de fonds conviés à la table ronde découvriront que le Bénin leur soumet un même  projet pour lequel ils sont déjà associés? La table ronde Économique du Bénin ne prend-t- elle pas un mauvais départ? Les membres du comité préparatoire  pouvaient soumettre  d’autres projets comme l’accès au foncier, la route des pêches, etc au lieu de remettre sur le tapis des projets qui ont démarré et dans lesquels Petrolin a déjà englouti beaucoup de ressources.  A ce jour, la Convention Particulière du Port sec de Parakou n’est toujours pas signée et Bolloré qui a usurpé du projet d’un Béninois s’agite pour faire signer une Convention ferroviaire à l’Etat Béninois. Sommes-nous dans un pays où seuls les étrangers ont le droit de faire des affaires?

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