Blocage des élections municipales : la classe politique cautionne-t-elle l’imposture?

Depuis mars 2013, le Bénin n’arrive pas à organiser les élections communales faute de liste électorale fiable. La Lépi toujours au nettoyage tarde à être prête. Le gouvernement qui ne semble pas trop pressée pour organiser ces élections reçoivent la bénédiction de la Cour constitutionnelle. Le processus s’enlise sous le regard impuissant de la classe politique avait bien la recette.

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Le président du Comité politique de supervision de la  Lépi (Cos-Lépi), l’honorable Saca Lafia vient de donner une énième échéance pour la fin de sa correction. En novembre, la correction serait prête et on peut enfin penser organiser les élections communales. Mais cette déclaration devrait être prise avec des pincettes. A maintes reprises, Saca Lafia a donné des échéances qu’il n’a pu jamais honoré. Depuis mars 2013, le Bénin n’arrive pas à organiser ces élections importantes pour le renouvellement des conseils communaux et la vitalité de notre démocratie.   Ce qui bloque, c’est le fichier électoral. Après les dernières élections présidentielles et législatives de 2011, la classe politique, toute tendance confondue, a reconnu unanimement que la Lépi comportait assez d’imperfections et qu’il fallait la nettoyer un peu avant d’autres élections. Mais depuis que le processus est lancé, tout se passe comme si le gouvernement n’en veut pas trop. Le financement est donné à doses homéopathiques. A cette allure, on n’est pas sûr que les élections soient organisées même cette année. Pendant ce temps, les conseillers communaux sont maintenus dans l’illégalité. Comme pour corroborer tout ceci et donner raison au gouvernement, la Cour constitutionnelle a pris la décision Dcc 14- 103 qui conditionnent l’organisation de ces élections à la correction de la Lépi. Cette décision grave et sans précédent fait de la Lépi la seule liste électorale reconnue. En effet, la Lépi avait été instituée par la loi N°2009-010. Selon plusieurs juristes, il suffit aux députés d’abroger cette loi pour éviter ce diktat de la Cour constitutionnelle. Au-delà de tout cela, n’est-il pas important que la classe politique se mobilise pour réclamer les élections.

Un silence suspect et inquiétant

Mais depuis plus d’un an que le processus de la correction piétine, la classe politique s’est murée dans un silence. Pourtant, c’est un sujet qui l’intéresse en premier lieu puisque c’est elle qui sera évaluée sur la base de cette liste. Seul le Prd avait fait une proposition de loi pour laisser tomber la correction et confectionner une liste ad’hoc pour les élections si la correction ne prend pas fin au plus tard en avril 2014. Mais nous sommes actuellement en Juin et c’est le statu quo. Tout se passe comme si c’est un complot politique contre les élections et que toutes les formations politiques se sont entendues pour faire trainer les choses. Mais avec la dernière décision de la Haac, les choses semblent bouger au sein de certaines formations politiques. Déjà certaines parmi elles se mobilisent pour des actions concertées. Cette mobilisation est pourtant nécessaire pour maintenir la pression sur le gouvernement dont le vil dessein est bien de faire ajourner les élections communales pour finir par les coupler avec les législatives.

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