Droit de grève des magistrats : unanimité des organisations syndicales dans l’offensive contre la proposition

Contre le projet de loi portant retrait du droit de grève aux magistrats introduit il y a peu au Parlement par des députés de la mouvance, la mobilisation est désormais générale. Notamment au niveau des travailleurs qui ont organisé hier, un point de presse de soutien aux magistrats.

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Des menaces planent  sur la maison justice. De sérieuses menaces d’ailleurs. L’exercice de grève est en effet, en passe d’être retiré aux magistrats. Un projet de loi portant modification de la loi n°2003-35 du 21 février 2003 portant statut de la magistrature est actuellement sur la table des députés pour étude et adoption. Initiée par les députés de la mouvance présidentielle, Rachidi Gbadamassi et André Biaou Okounlola, la proposition de la loi comporte des restrictions notamment le retrait de l’exercice de grève aux magistrats. Cela, après le retrait en 2012 de ce droit aux douaniers. Les travailleurs béninois, à commencer par les agents des autres corps de la maison justice, n’entendent pas assister inertes au vote de cette proposition de loi comme ce fut le cas pour les douaniers en 2012. Et c’est pourquoi, hier jeudi 26 juin 2014, sur initiative des syndicats du secteur de la justice (Syntra-justice, Synagojub et Syntrajab), les travailleurs, de divers secteurs d’activités, se sont mobilisés tel un seul homme pour apporter leur soutien aux magistrats. C’était lors d’un point de presse organisé au Tribunal de première instance de Cotonou qui a connu la participation de tous les Secrétaires généraux de confédérations et centrales syndicales et de nombreux responsables de syndicats de base.

Le projet, un complot contre le peuple

Se succédant les uns à la suite des autres au pupitre, les différents responsables d’organisations syndicales au Bénin présents au point de presse d’hier jeudi, ont tous trouvé la  proposition de loi liberticide et prédatrice des libertés notamment celles syndicales. Aussi, entrevoient-ils en ce projet, une volonté des autorités béninoises de déstabilisation de la Justice, troisième pouvoir, dont la caporalisation en cours avec cette proposition conduira simplement à l’effondrement du système politique qu’est la démocratie, seule richesse du pays. Pour les responsables syndicaux, cette proposition vise à première vue, les magistrats, mais également tous les travailleurs. Et ainsi, tout le peuple béninois qui pourrait voir sa démocratie assassinée si le projet venait à être voté par les députés. Lesquels seraient prêts, à en croire les travailleurs, à le faire contre des billets de banque. Les travailleurs voient donc en ce projet de loi, un simple complot des autorités béninoises contre le peuple.

Unanimité contre le projet

Pour déjouer ce qu’ils qualifient de complot contre le peuple, les travailleurs disent être prêts à lutter aux côtés des magistrats. Qu’ils soient de la Cstb, de la Csa-Bénin, de la Cosi-Bénin, de la Cgtb, de la Fésyntra-Finances ou encore de la Cosynap, les responsables syndicaux ont à l’unanimité même celui de l’Unstb, mouvement syndical réputé être proche du pouvoir, dit les soutiens aux magistrats avant d’inviter tous les travailleurs à la mobilisation générale et à se tenir prêts pour les actions à venir. Ils ont également invité les députés à ne pas se faire complices de ce projet machiavélique. Cela, après avoir appelé les populations à se lever pour dire non au complot contre lui et sa démocratie. «Si les députés votent la loi relative au retrait du droit de grève, le lendemain nous ferons grève», préviennent les travailleurs qui disent néanmoins être ouverts au dialogue.

Une marche des travailleurs sur l’Assemblée nationale est projetée pour le 03 juillet prochain.

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