Salubrité à Cotonou : Nicéphore Soglo pour une redynamisation de la filière

Le président-maire de Cotonou a présidé hier les travaux du séminaire municipal sur la salubrité. Autour de lui, tous les acteurs intervenants dans le système de gestion des déchets solides ménagers de la ville.

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Occasion pour Nicéphore Dieudonné SOGLO de les appeler à une prise de conscience pour travailler ensemble, en équipe et dans la discipline pour relever le défi de la salubrité. ‘’Il est important pour nous de travailler en équipe’’ a-t-il déclaré avant d’insister en disant ‘’ qu’aucun développement n’est possible sans un minimum de discipline et de rigueur’’. Pour Mesmer YEOU, Chef du service de la propreté urbaine à la Direction des services techniques de Cotonou, ces assises qui ont durée une journée, ont pour objectif de permettre à la municipalité de faire le point de son système de gestion des déchets solides ménagers et de le redynamiser pour mieux l’adapter aux réalités actuelles. De ce séminaire, a résulté un plan d’action qui sera décliné en feuille de route à suivre pour les mois et années à venir.

REPUBLIQUE DU BENIN

MAIRIE DE COTONOU

CEREMONIE D’OUVERTURE DES TRAVAUX DU SEMINAIRE MUNICIPAL SUR LA SALUBRITE

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ALLOCUTION DU MAIRE DE LA VILLE DE COTONOU

COTONOU, LE 25 JUIN 2014

 

Monsieur le Représentant du Ministre de l’Urbanisme ;

Monsieur le Représentant du Ministre en charge de l’environnement ;

Messieurs les Adjoints au Maire ;

Messieurs les Chefs d’arrondissement ;

Monsieur le Directeur de Cabinet ;

Madame le Secrétaire Général de la Mairie ;

Madame la Directrice Adjointe de Cabinet ;

Messieurs les membres du Cabinet ;

Messieurs les Directeurs de la Mairie ;

Monsieur le Receveur Percepteur de la ville de Cotonou;

Monsieur le Représentant du Président Directeur Général de l’AGETUR ;

Monsieur le Coordonnateur du PUGEMU ;

Monsieur le Coordonnateur de la COGEDA ;

Messieurs les Directeurs des entreprises prestataires dans la gestion de la salubrité de la ville de Cotonou ;

Madame la Présidente des Coopératives FINAMIN

Mesdames, Messieurs les Chefs de Département et de Service de la ville de Cotonou ;

Chers participants

Je vous souhaite la bienvenue dans cette salle du Conseil Municipal et vous remercie d’avoir répondu à mon invitation à ce rendez-vous de ‘’brainstorming’’ sur les questions de salubrité très cruciales, non seulement pour l’équipe dirigeante, mais aussi pour les populations de la ville de Cotonou, vitrine de notre pays.

 

Mesdames et Messieurs

En prenant les rênes de cette ville depuis 2003, notre première mandature, la première expérience de la démocratie locale dans notre pays, j’ai fixé les priorités essentielles que nous avons tous partagées, nous les élus de cette mandature.

Il s’agit de :

– L’assainissement de notre cité qui est située dans une zone marécageuse, ce qui est propre à toutes les villes côtières du Golfe de Guinée ;

– La salubrité ; car une ville qui n’est pas salubre et propre ne peut pas être attrayante aux touristes et ne peut aussi offrir de meilleures conditions de vie et d’épanouissement à ses propres citoyens ;

– La mobilité urbaine et la lutte contre la pollution sous toutes ses formes.

L’attachement à ces priorités ne nous a jamais écartés aussi de la mise en œuvre d’autres actions municipales dans le souci de bâtir une ville moderne et d’y entretenir une cohésion sociale partagée par tous les habitants.

Depuis lors, nous avons fait du chemin et il est temps, à mon avis, de nous interroger et d’évaluer nos propres actions à la lumière des difficultés et des contraintes qui s’imposent à nous et au regard que nous portons sur les défis qui nous interpellent.

En cette journée de réflexion, je voudrais porter votre attention sur un élément capital de nos priorités énoncées. Il s’agit de la propreté de la ville.

En effet, ce n’est un secret pour personne que la ville de Cotonou de par ses fonctions administratives, commerciales et touristiques est le point d’attraction aussi bien des populations des autres villes de notre pays, que des étrangers provenant de divers horizons de notre continent. C’est pourquoi toute réflexion sur les questions de développement de notre ville pour être crédible et juste, devra nécessairement prendre en compte, non seulement les populations résidentes, mais aussi les visiteurs qui font monter, dans la journée, la population active de la ville à plus de 1.200.000 d’âmes, chacune avec ses comportements qui, parfois, ne sont pas ceux indiqués dans une grande ville comme Cotonou.

Selon des études récentes, la quantité de déchet produite quotidiennement dans la ville de Cotonou s’élève à plus de 700 tonnes, dont à peine 200 tonnes sont colletées réellement par le système en place. Le reste des déchets se retrouve dans les marécages et autres endroits où il ne devrait pas être, occasionnant des maladies de tout genre à nos populations.

Face à cette situation, dans une ville où le service de voirie a été défaillante depuis la  fin de la période révolutionnaire, suivant les recommandations de la banque mondiale nous avons décidé de concéder l’essentiel de la gestion de la salubrité à des entreprises privées et laissant uniquement le rôle de contrôle et de suivi des activités à la Direction des Services Techniques.

Le système adopté et mis en œuvre avec l’appui financier de l’Association Canadienne de Développement International (ACDI) dans le cadre du Projet de Gestion des Déchets Solides Ménagers (PGDSM) comporte trois maillons, à savoir :

– La pré-collecte confiée à des Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui collectent les déchets des ménages vers les points de regroupement ;

– La collecte et le transport des déchets des points de regroupement, par des entreprises privées vers le Lieu d’Enfouissement Sanitaire situé à Ouessè (L.E.S) dans la Commune de Ouidah ;

– L’enfouissement des déchets sur la décharge contrôlée (L.E.S) par l’AGETUR SA.

Pour pérenniser le système et rendre nos efforts perceptibles, il fallait aussi que la ville se dote de moyens suffisants et adéquats. Alors il s’est posé l’éternel et épineux problème de financement qui a été pour nous une préoccupation majeur.

Malgré déjà l’insuffisance de nos ressources, nous avons encore subi certaines décisions incompréhensibles de l’Etat central qui a, dans un premier temps, supprimé la taxe de voirie avant de la réduire substantiellement. Ce qui a aggravé la situation financière de la ville.

J’ai dû, pour répondre à l’attente de nos populations, engager des efforts de mobilisation de ressources à travers le monde et c’est le lieu de remercier l’Agence Française de Développement (AFD) pour le financement du Projet d’Aménagement de l’Agglomération de Cotonou (PAACO). Récemment lors de ma rencontre avec la nouvelle équipe de cette institution, j’ai à nouveau plaidé pour le renforcement de ce partenariat pour Cotonou et sa conurbation pour la mise en place d’un cadre de coordination des activités, de concertation et de réflexion en matière de gestion urbaine.

D’autres programmes et initiatives de coopération décentralisée nous apportent aussi leurs concours non négligeables pour l’atteinte de nos objectifs de salubrité. Je voudrais saluer  l’avènement du Projet d’Urgence de Gestion Environnementale en Milieu Urbain (PUGEMU) et la Coopération 92 avec la ville française de Neuilly.

Malheureusement, face à la raréfaction des financements externes due à la crise économique et financière mondiale, à la défaillance de certains prestataires en charge de la salubrité de la ville, il est aujourd’hui impérieux de renforcer progressivement les capacités en matériel de travail et en personnel qualifié de la DST afin qu’elle puisse être capable de faire face à des situations d’urgence d’intervention.

 

Mesdames et Messieurs,

Compte tenu des difficultés que nous rencontrons dans la gestion quotidienne de la salubrité et m’inspirant des expériences des Gouvernements de pays africains ayant les mêmes contraintes financières que notre pays, j’ai formulé à l’Etat central les propositions suivantes:

– Le déblocage de la situation de trésorerie de la ville par la mise à disposition régulière de ses fonds et par le respect des dispositions du régime financier des communes relatives au plan de trésorerie ;

– La prise d’une décision en Conseil des Ministres accordant une subvention pour assurer la propreté de la ville ;

– La facilitation des actions concertées entre les services techniques de l’Etat et ceux de la ville pour une meilleure synergie en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations, dans le respect des compétences dévolues à chaque structure ;

– A terme, la détermination des modalités d’octroi d’une autonomie financière progressive aux communes en commençant par les communes à statut particulier ;

– La révision des textes relatives au code des marchés publics pour les procédures de passation des marchés publics en particulier celles liées aux services à la population dont la salubrité et l’assainissement.

 

Chers participants,

Telles sont les quelques préoccupations et propositions que je tenais à partager avec vous avant le lancement des travaux de la présente journée de réflexion à laquelle je souhaite plein succès.

C’est sur ces mots d’espoir, que je déclare ouverts, les travaux du séminaire municipal sur la salubrité de la ville de Cotonou.

 

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