A la Table ronde économique pour le financement du développement du Bénin (Paris 17-19 juin), le gouvernement a pu mobiliser 6000 milliards de Fcfa, soit plus du double des 2900 milliards prévus. C’est du moins ce qui ressort des différentes déclarations d’après ces fameuses assises.
Mais le hic est que les bailleurs de fonds conditionnent la matérialisation de leurs intentions de financement par la tenue des élections municipales et de la présidentielle. Eléments de révélations.
Les langues commencent à se délier concernant la Table ronde des investisseurs pour le financement du développement du Bénin organisée par le gouvernement Yayi du 17 au 19 juin 2014 à Paris. Le gouvernement dit être allé à ce rendez-vous avec l’ambition de mobiliser 2900 milliards de Fcfa. Il a finalement eu des intentions de financement s’élevant à plus de 6000 milliards de Fcfa. Soit plus du double de ses attentes. De quoi donner des arguments aux propagandistes du régime pour chanter d’autres louanges à la gloire de leur chef. On se rappelle l’accueil triomphal réservé à Boni Yayi à son retour de Paris le vendredi 20 juin dernier. Cependant, dans sa propagande autour des retombées de cette Table ronde, le gouvernement devrait faire quelques nuances.
Table Ronde de Paris : quand la «comédie» gouvernementale se déporte au bord de la Seine
Pas sous Yayi
Les 6000 milliards de fcfa, les membres du gouvernement se plaisent à l’annoncer en dollars (12 milliards de dollars) pour bluffer l’opinion publique nationale. Ce ne sont pourtant juste que des intentions dont la matérialisation est soumise à des conditions très précises par les bailleurs de fonds. Certaines conditions sont relatives à la mise en œuvre de réformes économiques et d’autres sont beaucoup plus d’ordre politique.
Dans sa livraison N° 685 du 25 juin 2014, La Lettre du Continent révèle les conditions d’ordre politique posées par les investisseurs internationaux. Elles concernent notamment la tenue des élections municipales, l’élection présidentielle de 2016 et la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Selon nos confrères, la Banque Mondiale, dont le siège parisien a abrité la table ronde, subordonne le déblocage de ses financements par la tenue des élections municipales, communales et locales. Initialement prévu pour mars 2013, le scrutin a été reporté sine die faute d’une liste électorale fiable et consensuelle. Entamé en mai 2013, le processus de correction de la Lépi va cahin-caha. Et tout porte à croire que les Béninois n’auront pas l’occasion cette année 2014 d’élire leurs dirigeants à la base. L’hypothèse du couplage des Municipales avec les Législatives de 2015 est de plus en plus évoquée. D’aucuns parlent même du couplage des deux élections avec la présidentielle en 2016. Ce qui préoccupe sans doute les bailleurs de fonds dont la Banque Mondiale. Dans la même veine, La Lettre du Continent ajoute que des personnalités présentes à Paris conditionnent le décaissement des milliards promis au « bon déroulement du scrutin présidentiel de 2016.» Après l’ère Yayi donc. Notre journal avait donc raison de parler d’intentions de financement et non d’engagement ferme. Avec ces révélations de notre confrère on ne devrait plus hésiter à parler des vrais « faux » milliards de Boni Yayi.
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