Absence de liste électorale : le silence coupable des potentiels candidats de la présidentielle de 2016

Depuis 2013, le processus d’apurement du fichier électoral est en souffrance. Les jours passent mais le travail n’est toujours pas achevé.  Le comité mis en place pour cette correction ne tourne pas à plein régime faute de moyens. Ce retard prémédité a l’air d’un complot qui bénéficie hélas  du silence des potentiels candidats de la présidentielle de 2016.

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Pascal Irenée  Koupaki, Général Robert Gbian, Abdoulaye Bio Tchané, Général Fernand Amoussou,  Daniel Edah, Eric Houndété… Tous sont de potentiels candidats pour la présidentielle de 2016. Même s’ils ne l’ont pas dit officiellement, leurs actes  prouvent cette ambition. De temps en temps, ils vont sur le terrain pour quelques œuvres caritatives. Sur les réseaux sociaux, ils sont tous présents avec des groupes d’amis qui leur font allégeance et vantent à merveille leurs candidatures. Nul doute donc qu’ils seront présents au rendez -vous de 2016. Seulement voilà, depuis plus d’un an, l’opinion et la classe politique sont cristallisées sur la Liste électorale permanente informatisée(Lépi). Cette liste électorale pourtant financée par les bailleurs de fonds à plusieurs dizaines de milliards n’est toujours pas bien parfaite. A l’unanimité, la classe politique a décidé de la corriger mais le processus s’est enlisé depuis l’année dernière à cause du manque de financement pour mener à terme le processus. A maintes reprises, le président du Comité d’orientation et de supervision(Cos) de la Lépi Sacca Lafia a donné plusieurs dates pour livrer le fichier mais jamais il n’a pu honorer cet engagement faute de financement. La Cour constitutionnelle est venue aggraver la situation en rendant, par ses décisions, la Lépi incontournable pour les élections prochaines, en l’occurrence les communales. Pour une première fois depuis 1990, le Bénin n’arrive pas à organiser les élections à temps. La situation est préoccupante. L’opposition politique et quelques acteurs de la société civile mettent la pression sur le gouvernement. Mais curieusement, les potentiels candidats pour l’élection présidentielle sont aux abonnés absents. La Lépi ne semble pas être leur affaire. Pourtant, le prochain président ne pourra pas être élu si elle n’existe pas. Le scrutin qui doit consacrer leur élection à la magistrature suprême ne pourra pas être une réalité si la Lépi n’est pas corrigée. Mais nos candidats ne sont guère intéressés. Ils attendent que d’autres fassent la lutte à la place. Eux, ils savent être seulement candidats. Quand il y a des combats politiques à faire, on ne les voit pas. Tous sont absents, attendant la bonne heure pour sortir la tête. Chacun d’eux veut garder sa virginité politique jusqu’en 2016. Pas question de s’engluer dans un débat de Lépi pour salir son nom et compromettre ses chances. Pourtant, cet  apolitisme, ce déni de combattivité politique pourrait être préjudiciable pour beaucoup parmi eux en 2016 au regard de l’allure très politique que prendra ce scrutin.

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