Affaire assassinat du juge Coovi : vers un probable renvoi du dossier

Alors que la procédure est quasiment à son terme dans les assises concernant l’assassinat du juge Coovi, la vérité reste toujours inconnue du fait d’erreurs commises à la fois à l’enquête préliminaire et à l’instruction. 

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Et petitement l’on s’achemine vers le renvoi du dossier. Dans dossier relatif à l’assassinat du juge Sévérin, si un verdict semble se dessiner à l’étape actuelle de la procédure qui est quasiment à sa fin (il ne reste que le complément des pièces et la comparution de quelques témoins), c’est bien le renvoi du dossier. La vérité sur les auteurs, les commanditaires et le mobile du crime peine à éclater au grand jour. Et ce, après plus de deux semaines d’audience de la session supplémentaire de la Cour d’assises de la Cour d’appel de Parakou. A l’heure actuelle alors que la Cour devrait avoir une piste unique, elle en a plusieurs. Jusqu’à présent, la Cour présidée par Huguette Balley Falana ne peut dire sur la base de témoignage clair que tel et tel sont impliqués même si de nombreuses pistes ramènent à la mairie de Parakou, notamment au maire d’alors Rachidi Gbadamassi. La Cour à l’étape actuelle ne peut non plus dire quelle est la part de responsabilité de chacune des trois personnes dans le box des accusés à part que le sieur Clément Adétona, alors cuisinier du juge et principal accusé qui était, comme lui-même l’a reconnu , sur les lieux du crime. Mais apparemment seul «œil de la justice» dans ce dossier, le cuisinier se refugiant derrière une noix mystique que lui aurait fait manger le sieur Raïmi Moussé, aujourd’hui dans le box des accusés, il dit ne se souvenir de rien. Ce qui ne permet pas d’évoluer dans le dossier d’assassinat du premier président de la Cour d’appel de Parakou, le juge Sévérin Coovi. Outre ce «refus» du principal accusé d’aider la Cour à comprendre ce qui s’est passé dans la nuit du dimanche 6 novembre 2005 au domicile du juge Coovi, il y a également les erreurs commises tant au niveau de l’enquête préliminaire qu’au niveau de l’instruction qui ne favorise guère la manifestation de la vérité, au stade actuel du déroulement du procès. Et parlant d’erreurs, l’on peut citer, entre autre, le fait que jusqu’à présent l’on ne puisse dire combien de personnes avaient été envoyés chez le président dans le cadre d’un recensement réalisé pour le compte de la Mairie de Parakou. Le gardien affirme qu’il était deux agents, le cuisinier pense qu’ils sont quatre ou six. Ainsi, parce que la vérité dans cette affaire est encore inconnue, la Cour, sauf cataclysme, ne pourra juger l’affaire et rendre une décision. Elle sera contrainte de renvoyer le dossier à une autre session. Ce qui est le plus probable à l’heure actuelle. Même si les avocats continuent de croire que rien n’est encore perdu et qu’à tout moment un témoignage pourrait éclairer la Cour sur le déroulement des faits et faire bouger les choses afin que la Cour puisse apprécier et juger l’affaire. Précisons que ce jeudi 17 juillet 2014, l’audience n’a duré que le temps d’un clin d’œil. En effet, à peine l’audience a-t-elle démarré qu’elle a été suspendue au motif de l’absence des témoins devant comparaître devant la Cour et du manque d’un certain nombre de pièces au dossier. Selon la présidente de la Cour, la journée de ce jeudi sera mise à profit pour collecter les pièces manquantes et également faire diligence pour que les personnes devant comparaître puissent le faire. L’audience va donc reprendre ce vendredi à 10 heures. Cela, en principe avec les comparutions et la lecture des compléments du dossier, dernière étape avant la réquisition du ministère public. Laquelle réquisition qui sera suivie des plaidoiries et la décision de la Cour.

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