Forum de Brazzaville sur la Centrafrique : un fragile accord de cessez-le-feu obtenu

C’est un accord de cessez-le-feu arraché à la hâte qui a sauvé la face au forum de Brazzaville organisé pour la réconciliation nationale et le dialogue politique en Centrafrique. Entré dans l’impasse dès son deuxième jour mardi, avec le retrait de la délégation de l’ex-rébellion de la Séléka, le forum a pris fin mercredi, après midi, par un accord à cent lieues, des objectifs visés.

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Le chef de la délégation de la Séléka, Mohamed Moussa Dhaffane qui, jusqu’à la matinée de mercredi n’était pas sûr du retour de son groupe aux négociations et Patrice-Edouard Ngaissona, coordonnateur national des milices rivales anti-balaka, ont été les deux premiers à signer cet accord de « cessation des violences » qui devrait prendre effet dès l’instant d’apposition de leurs signatures. C’est après eux que l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, et l’imam Layama Kobine, président de la communauté islamique de Centrafrique, ont signé avant le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur désigné par ses pairs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac).

Du leurre

Cet accord pour de nombreux observateurs n’est que du leurre. Une farce que le président congolais et la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza sont loin d’admettre. « Il fallait bien commencer par la cessation des hostilités » a déclaré le premier qui théorise « le plus long voyage commence par le premier pas […] Brazzaville constitue ce premier pas » précédant  un dialogue national et un « forum de réconciliation nationale qui clôturera formellement le processus que nous venons d’engager ». Et à Catherine Samba Panza  de le rejoindre, «le préalable de tout, c’était la cessation des hostilités ».

C’était sans savoir  que le numéro 3 de la Séléka, Habylah Awal, opposé à ce forum, allait déclarer quelques instants après « Nous ne reconnaissons pas cet accord, qui ne nous engage pas ». Le groupe était lui-même divisé avant le forum. Et il est difficile dans ce contexte, de voir en le forum de Brazzaville, un succès. Surtout avec les hésitations qui ont caractérisé ceux qui se disant très représentatifs de la Séléka, ont signé cet accord fragile.

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