L’Ambassadrice de France confirme que les magistrats français exercent le droit de grève

En poste depuis tout juste un an, l’Ambassadrice de France au Bénin, Madame Aline Kuster-Ménager, était ce mardi 08 juillet 2014  invitée de la rubrique « Sous l’Arbre à Palabre » du quotidien L’Evénement Précis. 

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Occasion pour elle de faire un bilan des grands axes de la coopération entre la France et le Bénin. Mais aussi de se prononcer sur l’actualité relative au retrait du droit de grève aux magistrats béninois.

« Les grands axes de la coopération française au développement du Bénin : bilan et défis.» C’est autour de ce thème que Madame Aline Kuster-Ménager, Ambassadrice de France au Bénin s’est entretenue avec une vingtaine de journalistes béninois hier mardi 08 juillet 2014. Elle était l’invitée du 78ème numéro de la rubrique « Sous l’Arbre à Palabre » de notre confrère, le quotidien L’Evénement Précis. Au cours donc de cette interview qui a été réalisée dans le cadre de la célébration du 14 juillet, le successeur de l’Ambassadeur Jean-Paul Monchau, est revenu de façon détaillée, chiffres à l’appui, sur les grandes réalisations de la France au Bénin. Du dialogue politique à la Sécurité en passant par l’aide au développement, l’appui à la croissance économique et à la réforme administrative, l’éducation, la santé, l’énergie, la Justice et la coopération décentralisée. « Les relations franco-béninoises sont très bonnes », a-t-elle déduit du tour d’horizon des différents secteurs de coopération entre son pays et le Bénin. Elles sont  si bonnes que « la présence chinoise au Bénin n’est pas vue comme une menace. » D’ailleurs, « La France demeure cela dit le deuxième partenaire économique du Bénin (derrière le Nigeria, mais devant la Chine)», a rappelé Madame Kuster-Ménager. Estimant que la présence de plus en plus forte de la Chine en Afrique, notamment au Bénin « va de pair avec l’évolution économique magistrale qu’a connu ce grand pays ces dernières années.» «D’autre part, a-t-elle ajouté, l’émergence d’autres partenaires au développement, comme la Chine mais aussi l’Inde, le Brésil, la Turquie ou les Etats du Golfe, aux côtés des partenaires «traditionnels» comme la France, constitue une opportunité supplémentaire pour le développement de l’Afrique et du Bénin.» 

Pour attirer les investisseurs

Au Bénin, la France est le chef de file des partenaires techniques et financiers dans le secteur de la Justice. Mais qu’est-ce qui justifie cet intérêt de l’Hexagone pour la question de la justice au Bénin? «La France considère avec ses partenaires qu’une justice de qualité, efficace, crédible et accessible est une condition indispensable au développement», a répondu Madame Kuster-Ménager. «La confiance dans la démocratie suppose que les citoyens puissent être protégés et faire valoir leurs droits, l’impunité est source d’injustice et d’encouragement aux comportements déviants.» Et pour rester collée à l’actualité de la Table ronde de Paris, l’Ambassadrice de France, insistera qu’à «l’heure où le Bénin fait appel au secteur privé pour trouver de nouvelles sources de financement pour accélérer sa croissance, la sécurité juridique est un facteur essentiel pour attirer les investisseurs.»

Le droit de grève en question

Au Bénin, l’actualité concernant le secteur de la Justice porte notamment sur cette proposition de loi portant retrait du droit de grève aux magistrats. L’initiative fait polémique avec bien évidemment des partisans et des opposants. Dans leur argumentaire, les partisans de cette proposition de loi, avancent qu’en France, pays de référence pour le Bénin dans bien de domaines, les magistrats sont privés du droit de grève. Dans sa parution de ce mardi 08 juillet, votre quotidien, La Nouvelle Tribune, a démontré document à l’appui, que les magistrats français exerçaient bel et bien le droit de grève. La dernière grève en date des magistrats français remonte à 2011. Mais hier, à L’Evénement Précis, les journalistes n’ont pas voulu manquer l’occasion d’avoir l’avis de l’Ambassadrice de France sur la question.

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«En France, le droit de grève est garanti, y compris pour les fonctionnaires de l’Etat, les magistrats sont des fonctionnaires », a indiqué Madame Kuster-Ménager. « Pour ce qui concerne les magistrats, a-t-elle expliqué,  il y a un service minimum qui est garantie de manière à faire en sorte qu’aucune grève ne puisse paralyser complètement le système. Puisque la justice doit pouvoir être mobilisable à tout moment pour régler certaines affaires. C’est parfois des questions de vie ou de mort. C’est un peu comme les hôpitaux, vous êtes obligés d’avoir un minimum de garantie que les droits des citoyens continuent à être protégés.»

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