La vengeance de Boni Yayi contre les magistrats

Depuis quelques semaines, une proposition de loi portant retrait du droit de grève aux magistrats est sur la table des députés à l’Assemblée nationale. Portée par les députes Rachidi Gbadamassi et André Okounlola, cette proposition de loi a été cooptée par quarante cinq députés. 

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Mais cinq ont fini par se retirer. Les langues se délient sur les vraies motivations de l’initiative. On apprend que cette loi sonne comme une vengeance de Boni Yayi à l’encontre des magistrats. En effet, lors de l’étude du projet de loi portant réforme du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), les magistrats ont proposé le retrait de l’Exécutif (chef de l’Etat, ministre de la justice) du Csm. comme c’est le cas en France, au Togo et en République démocratique du Congo. Pour les magistrats, c’est parce que le chef de l’Etat et le ministre de la justice font partie du Csm que les nominations ne suivent plus les normes requises en la matière. Ces derniers contournent ces normes pour placer leurs hommes de mains. En représailles, Boni Yayi a décidé de leur retirer le droit de grève. D’où l’initiation par « ses députés » de cette proposition de loi très controversée. Lors de sa conférence de presse hier au Bénin Marina Hôtel, Candide Azannaï, a confirmé cela. Et est même allé plus loin. Il a assuré que cette proposition de loi fait partie d’un vaste projet de suppression des libertés publiques. Selon le député, le projet de révision de la Constitution si cher à Boni Yayi a pour objectif la suppression de la démocratie et des acquis de la Conférence nationale. Mais vu la résistance à laquelle ce dernier fait face, il a décidé de prendre par d’autres moyens pour atteindre son objectif. A savoir l’affaiblissement du pouvoir judiciaire et du monde syndical.

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