Parakou – Béroubouay : la gabegie en mode présidentiel

« Parakou-Béroubouay ». Nos tympans en ont eu pour leurs comptes ces derniers jours. Radios rurales, bandes défilantes de l’Ortb, affiches publicitaires, bavardages de ministres et de griots du Gouvernement… toute la batterie de la propagande gouvernementale s’est concentrée sur ce tronçon routier.

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Encore un exploit de Boni Yayi. Comme à l’accoutumée, il est présenté comme le sauveur national qui bitume tout, construit des infrastructures partout afin de permettre aux Béninois de bénéficier de très bonnes conditions de vie. Les populations sont mobilisées pour clamer haut et fort la générosité du président. Mais comme depuis toujours, la réalité des projets diffère bien de ce que présente la propagande du pouvoir. Ici aussi, la donne n’a pas changé. Parakou-Béroubouay, 142 km, un tronçon de la route Parakou-Malanville qui avait suscité tant de polémique au début avec dame rumeur qui disait que c’est avec le fonds qui devrait servir au bitumage de la voie Akassato- Bohicon qui a été détourné pour cet axe.

En son temps, l’Union européenne avait réagi pour expliquer cela. Mais Parakou-Béroubouay aujourd’hui, ce n’est que la réparation de cette route. Ce tronçon étant déjà bitumé, le travail ici consiste à réfectionner cette voie, à replâtrer comme on le dit en terme technique. Un Dg, un cadre du ministère des travaux publics ou tout au plus le ministre pouvait aller faire l’inauguration de ces travaux de réfection. Mais c’est ignorer la fibre populiste qui vibre en Yayi. En hélicoptère, il s’y rend. Les sbires du pouvoir sur place, avaient mobilisé les populations.

Descendu des airs, Yayi a pris son bain de foule habituel. Il n’était pas seul. Plus de dix de ses ministres étaient aussi sur place. Même les moins indispensables pour une telle activité comme celui de la décentralisation. Sans compter une kyrielle de Dg, de cadres du palais, du ministère concerné et des autorités politico-administratives des départements du septentrion. En somme, des millions gaspillés dans les carburants, les frais d’hôtel, de restauration, de communication. Des millions dont on pouvait épargner les deniers publics d’être diminués. Des millions qui pouvaient servir à autre chose. Mais hélas, la propagande du pouvoir n’a pas de limite. Même s’il faut dépenser des millions pour un projet qui en coûte moins, il n’hésiterait pas. Surtout qu’un ennemi nommé GGR rôde par là et qu’il ne faut pas lui laisser un terrain propice dans le septentrion.

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