Parakou-Djougou : Sous pression de Yayi, l’Armp entérine le scandale de plusieurs milliards (version actualisée)

Le dossier relatif au projet de réhabilitation et renforcement de la route Parakou-Djougou, longue de 136,6 km a connu un nouveau rebondissement ce vendredi  4 juillet 2014. L’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) a rejeté  les recours introduits par des entreprises contestataires de l’attribution des marchés relatifs audit projet.

Publicité

Ce projet est financé par la Banque ouest-africaine de développement (Boad). Mais il y a des soupçons de fraudes dans la procédure de passation du marché relatif au lot 1 du projet. Les cadres du ministère des Travaux publics et de la Dncmp (Direction nationale de contrôle des marchés publics) auraient été contraints d’attribuer ledit marché à une entreprise burkinabè dont les compétences laissent à désirer.

Selon des témoignages, cette entreprise avait déjà montré ses limites sur d’autres chantiers. Cependant, son offre de 31 milliards de fcfa a été préférée aux 27 milliards proposés par une autre entreprise. L’influence d’une haute personnalité de l’Etat, qui bénéficie des faveurs de l’entreprise burkinabè, est passée par là. Pour arriver à écarter l’entreprise la moins disante mais la plus qualifiée, les cadres du ministère des Transports et ceux de la Direction de contrôle des marchés publics ont avancé un motif qui ne tient pas debout. Ils ont affirmé que ladite entreprise ne possède que deux concasseurs au lieu de trois prévus dans le dossier d’appel d’offres (Dao). Argument balayé du revers de la main par cette entreprise qui crie à la magouille. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à remettre en cause la transparence dans l’attribution des marchés relatifs à ce projet de réhabilitation et renforcement de la route Parakou-Djougou. En effet, après la publication des résultats frauduleux, trois entreprises soumissionnaires ont formulé des recours successivement devant l’autorité contractante et l’Autorité de régulation des marchés publiques. Dans leurs recours, elles contestent  les motifs du rejet de leurs offres respectives. Et voilà qui met à nu un gros scandale qui n’en n’avait pas l’air. Nous y reviendrons plus amplement très prochainement. Seulement, il faut déjà retenir que saisie par ces recours, l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) a  adressé une correspondance à la personne responsable des marchés publics du ministère des Travaux Publics. Dans cette lettre en date du 30 juin 2014, l’Armp demande à la personne responsable des marchés publics de lui faire parvenir le mercredi 02 juillet 2014 à 12 heures au plus tard des pièces relatives au marché contesté. L’Autorité a précisé dans sa correspondance que « ces recours entraînent la suspension immédiate » de la procédure de passation des marchés concernés en attendant sa décision. On en était là, quand des sources proches du dossier ont indiqué vendredi après-midi que l’Armp a rejeté les recours introduits par les entreprises mécontentes.

Les membres de l’Autorité ont été reçus dans la nuit de ce jeudi 03 juillet par le président Boni Yayi, ont rapporté lesdites sources. Le chef de l’Etat les aurait sommés de rejeter  les différents recours, en des termes qui ne laissent aucun doute  sur sa détermination à sévir en cas de désobéissance. Ce qui fut fait par l’Armp à l’issue de sa session du vendredi 04 juillet. La suspension de la procédure de passation des marchés a donc été levée. Et l’entreprise burkinabè préalablement sélectionnée confirmée. Et pourtant, le vers est bel et bien dans le fruit. Affaire à suivre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité