« Si l’Etat béninois était une entreprise, il y a longtemps qu’elle aurait fermé boutique » Célestine Zanou

Célestine Zanou, présidente du mouvement Dynamique du changement pour un Bénin Debout était l’invité de l’émission « Ma Part de Vérité » de Golfe Tv du dimanche 20 juillet dernier. Une occasion pour l’ancienne directrice de cabinet de Mathieu Kérékou, d’exposer, se basant sur le cas du Bénin, sa vision du développement.

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On doit penser le développement avant de le financer. Et contrairement à ce que font les dirigeants au Bénin, l’argent n’est pas au début du processus de développement. Bien au contraire, il vient à la fin d’un processus au cœur duquel se trouve l’homme.  Telle est la thèse défendue par Mme Célestine Zanou, sur Golfe Tv dimanche 20 juillet dernier.  La présidente du mouvement Dynamique du changement pour un Bénin Debout (Dcbd) était l’invitée de l’émission « Ma part de Vérité ».  Elle a développé pendant plus d’une heure et demie, sa vision du développement. Rappelant surtout à l’ordre les gouvernants béninois qui, dépensent l’argent public, croyant qu’ils l’injectent dans le financement du développement. « Nous dépensons sous le couvert du développement, il faut qu’on arrête cela. Il faut désormais rentrer dans un processus de développement », a-t-elle déclaré.  Listant plusieurs initiatives gouvernementales et projets qu’elle classe dans le lot des dépenses. Ce sont entre autres  le micro-crédit aux plus pauvres, le Fnpeej et la Lépi. « On dépense, nous sommes dans les dépenses, mais ça ne marche pas », a martelé l’ancienne directrice de cabinet du président Mathieu Kérékou. Selon elle, « si l’Etat béninois était une entreprise, il y a longtemps qu’elle aurait fermé boutique.» Seulement, un Etat ne peut mettre la clé sous le paillasson, car le peuple est là. Mais, « ce peuple qui sert de prétexte facile doit prendre conscience du fait que dépenser n’est pas financer et financer est différent de dépenser.»

Bénin : un gouvernement sans programme d’action

Il est donc plus que jamais temps de penser le développement pour ensuite le financer de façon adéquate et efficace. Et ce, en ayant en tête que l’homme est le principal acteur du développement. « C’est lui (Homme) qui est le seul capable de faire le travail d’innovation et de conception, a indiqué Mme Zanou. L’argent vient à la fin du processus de développement.» Tout le contraire de ce qui se fait actuellement au Bénin. « Beaucoup d’argent tue le développement quand on ne sait pas quoi en faire, a-t-elle avancé. L’argent excessivement reçu (des bailleurs de fonds), nous emporte dans des dépenses excessives. Il y a plein de projets pour lesquels le gouvernement a négocié des financements et qui sont devenus plus tard des éléphants blancs. »  

Pour se développer, un pays doit avoir à sa tête un gouvernement qui a un programme. Et planifie. « Je ne crois pas que l’actuel régime (celui de Boni Yayi, ndlr) dispose d’un programme d’action du gouvernement. Je l’ai martelé plusieurs fois, mais ils m’ont dit qu’ils évoluent sur la base des objectifs stratégiques », a rappelé la présidente du « Café des Leaders. » Experte en développement, elle nuancera « qu’on ne peut développer un pays sur la base des objectifs. On développe un pays sur la base d’un programme. » « Le programme d’action du gouvernement, a-t-elle justifié, vous amène à rester dans la discipline budgétaire. Le budget étant un instrument étatique de développement.» Et si un gouvernement n’a pas de programme d’action, il est « tiraillé ». Disons que ses actions manquent d’organisation et de cohérence.

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