Théodore Holo : rien ne saurait justifier le report des élections législatives et présidentielle

Excellences, Madame, Messieurs les Membres de la Commission Electorale Nationale Autonome, Honorables Invités, Mesdames Messieurs, Permettez-moi de prime abord de vous présenter mes vives félicitations pour votre désignation pour siéger au sein de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), organe  essentiel de notre paysage institutionnel depuis l’ère du renouveau démocratique pour l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles.

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 Le choix porté sur vous par notre Institution parlementaire est la preuve de la confiance que placent en vous ceux qui vous ont désignés pour accomplir, au sein de cette Commission, la mission essentielle pour la vie démocratique de notre nation que constitue l’organisation des consultations électorales en toute sincérité et en toute transparence. En effet, et vous le savez tous, l’essence même de la démocratie est l’élection, c’est-à-dire le choix des gouvernants par les gouvernés pour un mandat afin d’exercer, en leur nom, pour un temps, le pouvoir d’Etat. Partout dans le monde, toute élection est l’occasion d’une rude compétition sur la base des règles consensuellement admises. Mais lorsqu’il s’agit   d’entrer en compétition pour exercer le pouvoir   d’Etat, les acteurs politiques, et l’expérience l’a amplement prouvé, cherchent souvent sinon toujours à circonvenir les règles établies pour mieux assurer leur victoire. Ces pratiques peu orthodoxes engendrent souvent des tensions susceptibles d’affecter la stabilité et la paix sociale. C’est pourquoi le législateur a opté pour la mise en place d’une structure indépendante des pouvoirs politiques et des acteurs en compétition pour organiser les consultations électorales.

Madame, Messieurs les Membres de la Commission Electorale Nationale

Autonome,

Mesdames Messieurs,

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C’est donc dans le souci de garantir la sincérité du scrutin que notre pays a désormais admis d’en confier l’organisation à la C.E.N.A, organe neutre et indépendant. Cette option comporte des exigences. C’est pourquoi vous devez Madame et Messieurs, faire preuve d’indépendance et de professionnalisme dans l’exercice de votre mandat, car de ces qualités dépendent la paix sociale et la stabilité des Institutions de notre Nation. Votre fonction est essentielle dans le déroulement de notre processus électoral. Vous devez donc être des experts et des professionnels compétents et intègres; vous devez surtout être des Commissaires responsables ayant une conscience aigüe des obligations de votre mission.

En effet, pendant la durée de votre mandat, vous aurez à conduire avec rigueur les différentes consultations électorales qui constituent les cycles normaux de notre vie démocratique. Dans quelques mois, il s’agira pour vous d’organiser, non seulement les consultations locales, mais aussi juste après les élections législatives pour renouveler le mandat des députés. Ces opérations électorales, je ne vous apprends rien, devront se conclure pour la fin du mois d’avril 2015, la nouvelle législature devant impérativement entrer en fonction au plus tard le 15 mai 2015 conformément aux prescriptions de l’article 80 de notre Constitution.

Les élections législatives ne sont pas plutôt terminées que vous devrez déjà vous remettre à l’ouvrage pour organiser l’élection présidentielle dans le respect de la Constitution qui dispose en son article 47 que « le premier tour du scrutin de l’élection du Président de la République a lieu trente jours au moins et quarante jours au plus avant la date d’expiration des pouvoirs du Président en exercice » qui intervient le 5 avril 2016 à minuit et aussi dans le respect de l’article 42 de la Constitution qui prescrit que «Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels ».

C’est dire donc, Madame et Messieurs les membres de la CENA, que rien ne saurait justifier le report de ces deux élections capitales qui constituent les moments forts de notre vie démocratique depuis les premières consultations électorales législatives et présidentielles de 1991.

Madame, Messieurs,

C’est du respect de ces échéances électorales que notre pays continuera d’être une référence en Afrique ; c’est à ce prix que notre Etat continuera à être un modèle de démocratie apaisée.

Je ne doute pas un seul instant que vous ayez une grande conscience de vos obligations ; je suis aussi persuadé que vous saurez relever ces défis et faire face à ces enjeux en vue de la préservation de la paix sociale.

C’est fort de cette conviction qu’il me plait, au nom des Conseillers à la Cour constitutionnelle, selon l’expression consacrée, « de prendre acte de votre serment et de vous renvoyer à l’exercice de vos fonctions. ». Du tout, il sera dressé procès-verbal.

Je vous remercie.
Cotonou, le 02 juillet
2014 à 10h

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