Troisième mandat pour Yayi : l’aventure de Fatouma Amadou Djibril et Réckya Madougou mise à nu

La dernière déclaration du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Fatouma Amadou Djibril continue de faire des vagues. La dernière réaction face vient de l’Association « Agir par la Constitution ». 

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Dans une déclaration rendue publique le 24 Juillet dernier, la présidente Véronica Akpla invite Fatouma Djibril à la lecture de la constitution et de la loi référendaire qui interdit toute révision opportuniste de la constitution. Elle invite aussi par la même occasion Reckya Madougou qui à  repréciser aussi sa déclaration pour ne pas être assimiler aux putschistes qui veulent aussi écourter le mandat constitutionnel en cours. 

Chaque fois qu’un débat touchera la constitution béninoise, l’Association « Agir par la Constitution » recentrera le débat pour situer le peuple.

Le weekend-end dernier, deux figures de proue de la gent féminine ont abordé à leurs façons le débat constitutionnel. C’est bien de la constitution qu’il s’agit au détour d’un troisième mandat extra constitutionnel. Que doit retenir le peuple souverain ?

Primo, le Ministre Fatouma Amadou Djibril, en affirmant sans retenue que « l’éventualité d’un 3ème mandat pour le Président de la République relève de la souveraineté du peuple », dévoile l’étendue de son ignorance politico- juridique.

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Pour que Yayi soit candidat à un troisième mandat, il faut au préalable une révision de l’article 42 de la constitution.

Il y a théoriquement deux voies possibles pour procéder à cette révision : la voie législative, et la voie référendaire (souveraineté directe du peuple).

Le Ministre Fatouma Amadou Djibril, en parlant de la souveraineté du peuple n’aborde que la seconde voie. Limitons-nous alors d’expliquer à son entendement que la loi organique portant recours au référendum a systématiquement et définitivement proscrit la soumission au référendum (donc à la souveraineté du peuple), la révision des articles 42 et 44 de la Constitution.

De deux choses l’une : ou le Ministre ignore l’existence de la loi organique portant recours au référendum qui fait bloc de constitutionnalité, de même que toute la jurisprudence qui la rend intangible et immuable, ou le Ministre veut plaire à son chef pour ne pas subir la foudre d’un éventuel remaniement ministériel.

En tout état de cause, qu’elle se le tienne dit une fois pour toutes : un troisième mandat ne saurait, à moins de violer la constitution béninoise, être du domaine de la souveraineté du peuple.

Secundo, l’ex-ministre Reckya Madougou, en réaffirmant « qu’une révision constitutionnelle ne devrait en aucun cas permettre à notre Président de briguer un troisième mandat », recule selon nous dans l’analyse.

En effet, l’Association « Agir par la Constitution » a déjà indiqué au peuple que les assassins de notre démocratie ont deux flèches à leurs carquois : ou réviser les articles 42 et 44 de la constitution ou interrompre par un coup de force le processus démocratique en marche.

Dans l’une ou dans l’autre des deux situations « Agir par la Constitution » s’est constituée en sentinelle pour barrer la route à la forfaiture et à l’imposture.

Notre Association sera honorée de voir l’ex-égérie  de « Touche pas  ma constitution » rejoindre l’analyse plus complète qui met dans le même bateau les révisionnistes et les putschistes.

Soutenons « Agir par la Constitution » pour assurer la pérennité de la démocratie béninoise.

Fait à Cotonou le 24 Juillet 2014
Présidente AplC
Veronica AKPLA

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