Depuis vendredi 08 août dernier, les résultats du baccalauréat session de juillet 2014 sont connus. Un taux d’échec record de 76% a été enregistré. Mais derrière ces échecs massifs se cache un autre échec aussi catastrophique. Plus de la moitié des candidats recalés sont également ajournés c’est-à-dire interdits aux examens pendant deux ans.
Il est un fait : les résultats de l’examen du Bac, session de juillet 2014, proclamés ce vendredi 08 août sont bien des plus désastreuses. En effet sur les 106.887 candidats ayant régulièrement composé les épreuves écrites du baccalauréat, session de juillet 2014, seulement 25.349 d’entre eux, soit 24%, ont réussi à réunir une moyenne supérieure ou égale à 9, donc déclarés admissibles par les jurys. Les autres candidats, le plus gros effectif (81.538 soit 76% des candidats ayant normalement composé), ont simplement été recalés par les examinateurs. La débâcle est donc grande et elle inquiète. Et l’inquiétude est d’autant plus grande qu’on s’attarde un peu sur le nombre de candidats déclarés ajournés par les jurys parmi la masse de candidats recalés après les épreuves écrites de cet examen pour l’obtention du premier diplôme universitaire. Double-échec. De l’analyse minutieuse des résultats du baccalauréat, session unique de juillet 2014, on se rend compte que derrière le fort taux d’échec de 76% se trouve un autre échec non moins négligeable. Selon les chiffres de la Direction de l’Office du baccalauréat, plus de 50% des candidats recalés ont été ajournés. La moyenne que ces candidats ont réunie après la phase écrite du baccalauréat est en effet inférieure à 5. La plus faible moyenne est de 3 non pas sur 10 mais sur 20. Un résultat bien désastreux qui appelle à des réflexions profondes sur le système éducatif national qui, selon le syndicaliste Raouf Afagnon, est «dans les poubelles». Thérapie de choc. Analysant les résultats notamment les causes des échecs massifs enregistrés cette année au Bac, le Directeur de l’Office du Bac, Alphonse da Silva, pense que le manque de contrôle sur le niveau des candidats, chose qui gonfle les effectifs, est une des principales causes intrinsèques. «Dans toutes la sous-région comme au Togo il y a le probatoire, ailleurs il faut avoir d’abord le Bepc avant d’aller au Bac, mais ici des gens ont le Cep et ils se présentent au Bac» a expliqué le Dob. Aussi, a-t-il ajouté que le manque criard d’enseignants qualifiés dans nos écoles a contribué au fort taux d’échec des candidats. «Beaucoup d’enseignants qu’on a recrutés sont venus à l’enseignement par défaut», fait remarquer le professeur da Silva pour qui le problème d’orientation des candidats est également une explication des échecs. Une autre raison indiquera le Dob, ce sont les ajournés. A en croire le Dob da Silva, les ajournés, contrairement à la prescription des textes qui stipulent qu’un candidat ajourné ne peut se présenter au Bac qu’après deux années, vont s’inscrire dans d’autres établissements et reviennent composer l’année suivante. «Un autre fait, c’est qu’il y a beaucoup de candidats qui ne sont pas en situation de classe et qui vont s’inscrire dans les établissements privés fictifs qui les présentent comme candidats officiels. Tous ces problèmes, plombent le système», soulignera le Dob qui n’occultera pas la question des grèves cycliques. Pour colmater toutes ces brèches, Alphonse da Silva propose une thérapie de choc. Laquelle thérapie passe entre autres, par l’exigence d’un certain niveau aux candidats. «On peut peut-être exiger des candidats au Bac le Bepc ou le niveau de la classe première ou Terminale», estime le Dob. Il pense qu’il faut également prendre des dispositions pour contrer les fraudes notamment au niveau du respect des deux années pour les candidats ajournés. Ce sont des propositions et il faudra dans le cadre du second forum de l’éducation à venir les prendre en compte pour une amélioration du système éducatif qui est aux abois.
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