Bénin : l’avant dernier « 1er août » de Yayi

Les festivités du 1er Août 2014 sont passées sans émouvoir grand  monde. Comme le défilé militaire, le discours du Chef de l’Etat a été moche, insipide, trivial et pleins de contre vérités. Les sujets préoccupants sur lesquels on attendait la réaction du Chef de l’Etat ont été simplement occultés au profit d’autres utilisés comme enjoliveurs. Il en est ainsi de la polémique sur le 3è mandat.

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S’il y a un sujet sur lequel on attendait le plus le Chef de l’Etat, c’est bien sur la polémique sur le 3è mandat. Pour avoir eu le courage  de dire à Barrack Obama et au Pape Bénoît XVI sa volonté de quitter le pouvoir en 2016 au terme de son second et dernier mandat, on attendait qu’il désavoue officiellement son ministre de l’Agriculture Fatouma Amadou Djibril, venue il y a quelques jours sur le plateau de la télévision canal3 pour annoncer l’éventualité d’un 3è mandat pour son patron. Compte tenu de son engagement affirmé pour le respect de la Constitution, on s’attend à ce que Boni Yayi pique une de ses vives colères et qu’il décide de l’éjecter de son Gouvernement comme une personne  impropre. Mais rien n’y fit. Une légère remontrance du ministre d’Etat François Abiola et puis c’est oublié. Fatouma Amadou Djibril coule des jours paisibles au Gouvernement sous la protection, dirait-on, du Chef de l’Etat. Il n’a nullement évoqué ce sujet. Laissant accroître ainsi le scepticisme des uns et des autres sur sa vraie volonté de quitter réellement le pouvoir. Les soupçons sont d’autant plus grands qu’hier, Karim  Urbain da Silva, président du Comité des sages de Porto- Novo, a pris fait et cause pour la révision. On se rappelle que ce weekend, il a été reçu en audience par le Chef de L’Etat avec une forte délégation des membres de son groupe.  Hasard de calendrier ou simple mission exercée sur commande ?

Quid des élections communales ?

On l’attendait aussi de vive voix aussi sur le retard accusé pour l’organisation des élections communales. A ce niveau, le Chef de l’Etat a fait service minimum. « En tout état de cause, je tiens à rassurer tout le Peuple béninois que mon Gouvernement pour sa part, continuera à jouer sa partition aux côtés des autres Institutions de la République afin que les élections communales, municipales et locales puissent se dérouler impérativement avant la fin de l’année 2014, car il y va de la crédibilité de notre système démocratique et de ses Institutions », affirme-t-il.  Pour camoufler la forfaiture, le Chef de l’Etat s’est caché sous le renouvellement des Institutions comme la Haac, la Cena et le Ces et les classe dans la catégorie des avancées démocratiques. Ce discours, n’ouvre curieusement aucune perspective sur un bilan éventuel à quelques mois de la fin de son mandat. Pourtant, c’est l’avant dernier 1er août de Boni Yayi.

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