Concours de recrutement : les handicapés menacent d’assigner l’Etat béninois en justice

A la faveur d’une conférence de presse mercredi dernier à Cotonou, les personnes handicapées ont une fois encore crié leur ras-le-bol à propos de ce qu’elles qualifient d’exclusion et de marginalisation dont elles sont victimes dans les offres d’emploi notamment publiques, et menacent d’assigner le Gouvernement si d’ici trois mois rien n’est fait pour corriger l’injustice.

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Les personnes handicapées ne sont pas du tout contentes du traitement qui leur est réservé dans les opportunités d’emplois qu’offre l’Etat béninois. Elles se disent être vouées à une discrimination négatives et que l’exclusion et la marginalisation sont leur lot quotidien. Mais ces gens sont à jamais résolus à faire corriger la situation. C’est du moins ce qu’ils ont exprimé une fois encore à la faveur d’une conférence de presse mercredi 20 août 2014 à la Bourse du travail à Cotonou.

A leurs dires, il n’est plus question de rebrousser chemin sans avoir obtenu gain de cause dans ce combat. Réunis  au sein de deux associations- le Groupement des intellectuels pour la réflexion et l’action pour le bien-être des personnes handicapées du Bénin (Girabeph) et le Groupement des aveugles catholiques du Bénin- les handicapés disent ne pas comprendre les raisons de la discrimination dont ils sont victimes. Car, ont-ils expliqué, comme tout le monde ils été formés et ce, aux frais de l’Etat et regorgent de compétences diverses et variées. Aussi, existe-t-il des dispositions juridiques favorables à leur insertion professionnelle. Mais les cadres de l’administration béninoise ne veulent les appliquer. Pour cette raison donc, ils ont décidé d’assigner le Gouvernement devant les juridictions nationales et le tribunal du Bureau international du travail (Bit). Mais avant, ils donnent un avertissement de trois mois au Gouvernement pour réagir et corriger le tir. Elles souhaitent, puisque l’Etat à un plan de recrutement de 10.000 jeunes, que l’Exécutif prenne un décret spécial portant recrutement systématique de 500 personnes handicapées diplômées en qualité d’agents permanents de l’Etat. Aussi, demandent-t-elles la création d’une Direction de l’emploi et de l’insertion professionnelle des personnes handicapées. «Mais si après trois mois, rien n’est fait, l’Etat sera assigné » précise leur chargé de communication Henri Comlan Tchikpoto. 

Avec le soutien de syndicalistes et de députés

Dans ce combat pour le respect de leur droit, les personnes handicapées sont soutenues par les Centrales syndicales et l’Union fait la Nation. «Donner du travail aux personnes handicapées n’est pas une affaire de pitié ; c’est une question de droit » soutient Paul Essè Iko, Secrétaire générale de la Cstb. Ne pas les recruter, c’est une violation de la Constitution du Bénin et de la Charte africaine des droits de l’homme, souligne le Sg. Pour Eric Houndeté, député Un, le combat des handicapés est une cause noble à défendre. Il sera question, explique-t-il, de travailler au respect des dispositions juridiques déjà existantes et de mettre à jour celles qui sont caduques. Mais au-delà, à supposer, qu’il n’existe aucun cadre juridique à propos de l’emploi et de l’insertion professionnel des personnes handicapées, l’honorable Houndété pense que c’est une question d’économie. Et qu’en la matière, le Gouvernement devrait choisir de leur donner du travail puisqu’ils ont les aptitudes pour assumer efficacement des fonctions dans les entreprises et de créer de la richesse.

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