Confusion au Lesotho: le Premier ministre s’enfuit en Afrique du Sud

C’est la confusion générale au Lesotho, petit royaume montagneux enclavé dans l’Afrique du Sud. Une panique semée samedi matin par l’armée a fait fuir le premier ministre Thomas Thabane qui a trouvé refuge en Afrique du Sud d’où il a lancé dans les médias qu’il a été victime d’un coup d’Etat. « J’ai été évincé non par le peuple mais par les forces armées et c’est illégal » a-t-il déclaré.

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Très tôt samedi matin, le pays s’est réveillé avec le crépitement des balles échangées entre les militaires et les policiers dans la capitale. Pendant plusieurs heures, l’armée a investi des points stratégiques et confisqué armes et véhicules dans plusieurs postes de police, avant de regagner ses quartiers à la mi-journée.

Sur la chaîne de télévision sud-africaine ANN7, le major Ntele Ntoi » justifiant cette opération militaire intrigante  a déclaré que : « L’armée s’est lancée dans une opération pour désarmer la police qui, selon des renseignements collectés par ses services, s’apprêtait à armer certains partis politiques au Lesotho » pour une manifestation prévue lundi.

Une thèse battue en brèche par l’Afrique du Sud qui a estimé que  ce déploiement militaire chez son voisin « portait la marque » d’un putsch. Mais rassure le major Ntele Ntoi  « Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais un coup d’Etat au Lesotho perpétré par l’armée ». Pourtant le premier ministre qui croit avoir été déchu, n’est pas prêt à retourner dans le pays sans un minimum.  « Je ne repartirai que lorsque ma vie ne sera plus en danger » a-t-il indiqué. Jusqu’à présent le pouvoir est encore vacant. Et averti Pretoria, le grand voisin « Bien que personne n’ait affirmé avoir pris le pouvoir par la force, selon toute évidence, (l’opération) des Forces armées du Lesotho porte la marque d’un coup d’Etat…  Un tel changement inconstitutionnel du gouvernement ne saurait être toléré ».

Le petit pays très pauvre de deux millions d’habitants, membre du Commonwealth, pourvoie l’Afrique du Sud en ‘eau et électricité produite dans ses montagnes. Ancienne colonie britannique indépendante depuis 1966, depuis deux ans, le royaume du Lesotho est gouverné par une coalition minée par des divisions à la sortie des dernières élections. Selon un observateur occidental  « la coalition avait du mal à travailler et le Premier ministre était critiqué pour son autoritarisme ».

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Les choses se sont empirées lorsque le premier ministre Thomas Thabane, a, avec la bénédiction du roi Lesie III, un monarque constitutionnel qui dispose de très peu de pouvoir, suspendu le Parlement pour éviter une motion de censure. L’histoire du pays révèle qu’il y a eu coup d’Etat en 1986, soutenu par  le régime ségrégationniste sud-africain y pour éviter que le Lesotho ne devienne une base des militants anti-apartheid, notamment de l’ANC, le parti de Nelson Mandela considéré comme terroriste.

Tout comme la situation actuelle, en 1997, l’armée avait investi le QG de la police à Maseru pour mater une mutinerie. En 1998 c’était au tour de l’Afrique du Sud et du Bostwana de prétexter des émeutes liées aux élections, pour lancer une opération armée qui avait partiellement détruit la capitale, Maseru.

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