De la société civile à la politique : la nette démarcation de Me Joseph Djogbénou

Est-ce un rubicond franchi pour avoir opté pour la politique? L’activiste de la société civile, Me Joseph Djogbénou, engagé dans la politique ne peine pas à dissiper la confusion. A plusieurs occasions, le président d’honneur du parti Alternative Citoyenne a affirmé haut et clair que sa conviction n’a pas changé. 

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Le mode distinct dans la transition en est une illustration. Trahison, manque de fidélité, inconstance dans le combat… Des citoyens continuent de commenter avec gravité l’engagement politique de l’activiste de la société civile qu’est Me Joseph Djogbénou. Pourquoi alors une vive polémique? Sans nul doute, le poids du passé des anciens membres de la société civile ayant opté pour la politique. Le cas du professeur Dorothée Sossa reste vivace dans les esprits. Il avait dirigé l’Observatoire de l’élection présidentielle de 2001. Contre toute attente, au lendemain de la victoire du président Mathieu Kérékou, ce dernier l’a nommé ministre de l’enseignement supérieur. Toujours sous le régime défunt, la présidente de la Fondation Regard d’Amour en même temps membre du Centre Afrika Obota a également fait son expérience politique avec le général en tant que ministre de la famille et de la solidarité sociale. Plus récent, sous le président Boni Yayi, après s’être particulièrement illustrés dans la lutte contre la révision de la Constitution entre 2005 et 2006, Mme Réckya Madougou a été nommée ministre de la microfinance et M. Roger Gbégnonvi ministre de la l’alphabétisation. D’autres membres de la société civile, qu’ils soient présidents d’associations de quelque nature ont aussi mordu à l’hameçon politique. Certains d’entre eux ont réussi à se faire élire député, d’autres nommés à des postes cde responsabilité. Conclusion : aux yeux de beaucoup de citoyens, ces acteurs de la société civile ont perdu toute crédibilité pour leur accointance avec la politique. Il se fait que le président d’honneur du parti Alternative Citoyenne, Me Joseph Djogbénou, est l’un des leaders incontestés et incontestables de la société civile. L’un de ses tout derniers combats citoyens est le mouvement Mercredi Rouge. Un mouvement porté par des citoyens aux fins de crier leur colère contre toutes sortes de déviances. De facto, il est aisé de passer à une conclusion hâtive. Erreur. Car, l’arbre est connu pour ses fruits et non ses racines. Pas de jugement sur l’étiquette La vérité peut pâlir, mais non point périr. Jusqu’à ce jour, aucun des anciens membres de la société civile ayant opté pour la politique n’a annoncé officiellement son choix politique. Que ce soit avant leur entrée au gouvernement, après leur débarquement ou même en occupant une quelconque parcelle de responsabilité politique, aucune précision sur le nouvel engagement. Ce qui peut entretenir la confusion dans les analyses faites tous azimuts. Dès lors, il est aisé d’observer la différence au niveau des membres de la société réunis au sein du parti Alternative Citoyenne. Contrairement aux autres, le mode d’actions de Me Joseph Djogbénou et des siens tranche nettement sur les habitudes. C’est par une déclaration solennelle que leur entrée en politique a été constatée. Une fois le changement du cadre d’expression opéré, la démission individuelle de leurs différentes organisations de départ s’en est suivie. Toute chose qui permet de ne pas mélanger les rôles. Une première à l’actif du président d’honneur du parti Alternative Citoyenne et de ses alliés. « Par rapport à ce que nous avons éprouvé et prouvé, il était important non pas de changer les perspectives mais de changer le cadre d’expression de ce qui nous anime, d’où ce choix de l’action politique», n’a de cesse de rappeler Me Joseph Djogbénou. L’ouvrage « La Gouvernance par exemple, une contribution programmatique sur l’État de droit et de la justice », publié en mars 2014, jette un coin de voile sur ses ambitions politiques affichées. Les maux dont nous souffrons, soutient le président d’honneur du parti Alternative citoyenne, sont des maux politiques et qu’il faille apporter la plus modeste contribution pour que les choix politiques à faire soient les meilleurs. « Il ne faut pas chercher la solution ailleurs », affirme-t-il. Très sûr de lui-même, Me Joseph Djogbénou proclame : « Les idéaux sont les mêmes, la motivation est la même, l’engagement est le même ». Pour lui, au-delà des récriminations, le plus important pour chacun est de se demander : « qu’est-ce que je fais pour être utile ? » A analyser ses propos, toute critique s’analyserait comme une pierre jetée à l’arbre qui porte de fruits.

Justin AMOUSSOU
Journaliste, Quotidien Le Challenge (Bénin)

 

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