Les ratés de l’éducation familiale au Bénin, selon Parents et enfants

Ce jour, 07 août 2014, c’est la  journée internationale de l’éducation. Au Bénin, Parents et enfants approchés à propos de l’éducation familiale, la première d’entre toutes, s’accordent  pour reconnaître de nombreux ratés qui selon eux occasionnent la perte des valeurs de la société.

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« Le respect aux personnes âgées n’existent plus de nos jours. il va falloir reprendre le travail dans ce sens » c’est le constat alarmant fait par Maman Sèna, la soixantaine, mère de plusieurs enfants qui, à l’orée de ce jour, jeudi 07 août 2014, journée internationale de l’éducation, s’est  exprimée à propos de l’éducation et des comportements des adolescents et jeunes au Bénin, particulièrement, des villes. « L’éducation que j’ai reçue quand j’étais jeune est celle du respect de toute personne âgée.  On n’arrivait pas à faire la distinction entre quelqu’un de sa famille et un autre. On respecte même les voisins qu’on confond à des parentés» confie la sexagénaire,  Commerçante à Cotonou qui assure que l’éducation à elle  donnée était « très rigoureuse ».  Même son de cloche avec une autre femme amie à elle et de sa génération, également mère de famille. «Jadis, il y avait eu de bonnes éducations, mais de nos jours, l’éducation n’est plus de bonne qualité. Si vous devez éduquer les enfants d’aujourd’hui avec la même rigueur,  ils vous traiteront de méchante » déclare celle-ci qui ajoute : « quand j’allais à l’école, je ne pouvais me tresser, me permettre des chichis comme les pédicures- manucures. Une fois je me suis tressée, mon père m’a complètement rasée la tête. Quand je fais de pédicures-manucures, il me battait à mort ».  La régression de l’éducation familiale  constatée par ces dames, est vraie selon les jeunes eux-mêmes. Emile Zounnon, 22 ans, fils de maman Sèna, les soutient. « Ce qui explique ce que dit maman, c’est que nous sommes exposés au phénomène de la Mondialisation avec  l’acculturation. On voit des choses à la télé et on veut faire comme les Blancs. Or nous n’avons pas les mêmes réalités ». Le grand mal  continue-t-il, « vient du fait que nous jeunes avons de  plus en plus l’amour du gain facile, l’ambition démesurée. On veut vite avoir de l’argent, avoir une voiture, une belle femme, une maison…».Mais, les enfants ne sont pas les seuls responsables de la  régression de l’éducation dans le cercle familial.  Respice, jeune demoiselle, la vingtaine, explique : «Les parents responsables de l’éducation familiale, fuient leur charge en laissant les enfants à leur propre sort ». Conséquence  ajoute la demoiselle, « on constate la dépravation totale, les jeans ramenés au niveau des fesses ».

Sexualité tabou !

Respice est une de ses rares filles encore vierge qui est au « royaume des vierges » à Cotonou. Selon elle, le véritable problème de l’éducation aujourd’hui, c’est que « le sexe reste un sujet tabou dans les familles. Les parents n’osent pas parler du sexe avec les enfants ». Dans son cas témoigne-t-elle « les parents en font, mais pas assez ». Il faut poursuit-elle, une réorganisation de l’éducation. « les parents doivent commencer par parler de sexe avec leur enfant à la maison » avant que la rue ne s’en charge.  En matière de sexualité au Bénin, les enfants sont sous-estimés. C’est le cas pour Rose, cheveux coupés  et à double ton, noir et jaune ambre. Adolescente de 14 ans en classe 5ème, elle apprend qu’elle a déjà un petit-ami. « Nous habitons dans la même rue » précise-t-elle niant n’avoir pas encore de rapport sexuel. Son papa dit-elle,  « connaît le petit copain, mais n’aborde pas le sujet du sexe avec  elle à la maison ». Et, elle non plus n’ose  lui poser des questions à ce sujet.

Que faire ?

L’heure n’est plus à la rigidité selon les mères de familles approchées. Selon elles, il faut la tendresse, le dialogue, l’écoute. Pour maman Sèna, la chicotte sans exagération « ne doit pas manquer. Il en faut pas moment ». Son fils Emile témoigne. «J’ai été chicotté par maman mais ça m’a aidé à savoir bien me comporter ». Avec l’amie de maman Sèna, la solution se trouve dans « le dialogue et  rien que dans le dialogue ».  « Si les parents veulent tenir la même rigueur que jadis, ils risquent de perdre leurs  enfants. Les enfants n’hésitent plus à se donner la mort quand c’est trop dur » prévient celle-ci qui poursuit «  C’est ce qui a failli m’arriver avec ma propre fille qui disant que je suis méchante, a avalé des produits et qu’on a retrouvée dans un état d’inconscience totale ».

Lionel Fagla (Stag) &Olivier Ribouis

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